Libye : la France ne s'immiscera pas plus

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Gérard Longuet, le ministre de la Défense, estime que les Libyens ont "leur destin en main".

Gérard Longuet, ministre de la Défense, est revenu sur la mort de Mouammar Kadhafi, jeudi, en Libye dimanche matin dans le Grand rendez-vous Europe1/i-Télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France. Le numéro 3 du gouvernement a notamment précisé le rôle de la France dans la mort du dirigeant déchu.

C'est en effet la France qui a arrêté le convoi dans lequel se trouvait Mouammar Kadhafi avant que des combats entre la garde de Kadhafi et des rebelles éclatent au sol. "Un convoi a été identifié, un pick-up armé quittant Syrte. Il y a eu deux interventions de l'Otan, un drone et des avions qui ont dispersé et neutralisé ce convoi", a précisé le ministre de la Défense lors du Grand Rendez-Vous.

Préciser les circonstances de la mort de Kadhafi

Pour le reste, de nombreuses incertitudes demeurent sur ce qu'il s'est passé au sol. "Par définition, depuis le 19 mars, nous ne sommes pas à terre. Pour l'heure, les circonstances de la mort de Kadhafi restent floues", a expliqué le ministre. Ce dernier a ajouté qu'une enquête commanditée par les Nations-Unis devrait permettre de préciser les circonstances de la mort de Mouammar Kadhafi. A t-il été exécuté ou a t-il péri dans des échanges de tirs ? Une question à laquelle l'ONU devrait apporter des réponses. "Nous faisons partis des Nations-Unis, nous bénéficierons donc des résultats de cette enquête", a commenté Gérard Longuet.

Les résultats de l'autopsie de la dépouille du dirigeant déchu devraient également apporter des précisions sur les circonstances de la mort de Kadhafi. Jusqu'ici, seules des photographies et vidéos sanglantes donnent des détails sur sa mort. Gérard Longuet s'est d'ailleurs montré choqué par ces images. "Je suis assez chrétien de ce point de vue. Le visage ensanglanté ne doit pas faire oublier tous les visages ensanglanté depuis 40 ans", a-t-il estimé.

"C'est parfaitement choquant"

Le numéro 3 du gouvernement estime également que les conditions de la mort du dirigeant déchu sont "déshonorantes". "C'est totalement déshonorant, c'est parfaitement choquant, ce n'est pas ce que nous attendons d'un soldat. Nous avons une armée retenue, ce n'est pas le cas de tout le monde", a-t-il déploré.

Longuet regrette l'absence de procès de Kadhafi

Alors que certains estiment que la mort de Mouammar Kadhafi "évitera un feuilleton judiciaire sans fin", Gérard Longuet a regretté que le dirigeant déchu ne soit pas jugé. "Nous aurions aimé tout comprendre et tout savoir", a confié le ministre.

"Pourquoi cet homme, qui en 2003 avait accepté de renoncer au terrorisme, avait été réintégré dans l'ordre international de telle sorte que les relations avec la Libye redevenaient possibles après des années d'errements, a basculé en plein délire", a-t-il poursuivi.

"Les libyens ont leur destin en main"

La priorité de la Libye repose à présent sur la mise en place d'un processus démocratique. Mahmoud Djibril, Premier ministre du Conseil national de transition (CNT) a estimé samedi que des élections constituantes devraient être organisées dans un délai de huit mois, "maximum".

Gérard Longuet a estimé que le rôle de la France n'était pas de s'immiscer dans ce virage démocratique. "L'objectif de la France en Libye, était de protéger les Libyens, s'assurer qu'il n'y avait pas de forces militaires pour les tuer. C'est accompli. Pour le reste les libyens sont majeurs et vaccinés. Ils ont leur destin en main".

"Des relations d'état à état avec la Libye"

Pour le ministre de la Défense, la mort de Kadhafi amorce de nouvelles relations avec la France. "Nous aurons avec la nouvelle Libye, des relations d'état à état. Nous ne sommes pas en Libye pour organiser l'état. Nous avons reconnu le CNT comme interlocuteur, il y a un président du CNT, une organisation qui se met en place", a-t-il conclu.