C’est le symbole de la conquête d’une liberté tant revendiquée. La caserne de Mouammar Kadhafi, la Katiba Fadil Bouaamar, située à Benghazi, a été détruite par des Libyens révoltés, il y a de cela une semaine. Après deux heures de combats nocturnes, ce sont l’armée et les manifestants qui ont mis détruit le symbole de l’oppression. Deuxième ville du pays, Benghazi est le bastion du mouvement anti-Kadhafi lancé le 15 février.
La Katiba était le siège de la garde rapprochée de Mouammar Kadhafi. Elle n’est désormais plus qu’un amas de ruines, et de cendres. Dans le sous-sol, une quarantaine de personnes ont été découvertes allongées, entre la vie et la mort. La visiter est devenu "un must", un happening révolutionnaire. Des familles, beaucoup de jeunes, des enfants, défilent nuit et jour devant le tribunal militaire. Ils inscrivent des slogans sur les murs. A la fenêtre du premier étage, des juges et des intellectuels haranguent la foule.
Les révolutionnaires se réunissent quotidiennement
Aussi, un Conseil révolutionnaire se réunit quotidiennement pour dessiner les contours de la "future" Libye. Sa porte-parole a confié à Europe 1 ne pas vouloir rompre l’unité territoriale du pays. "Benghazi n’est pas le nouveau gouvernement de ce pays. Nous sommes très attachés à l’unité de notre pays nous devons attendre que Tripoli soit libérée", développe-t-elle. "On veut juste acquérir nos droits de base", explique aussi l’opposante.
Les Libyens "libérés" attendent en effet que Tripoli bascule aux mains de l’opposition. Avec Benghazi, les villes de Al-Rhibat, Kabaw, Jado, Rogban, Zentan, Yefren, Kekla, Gherien, Hawamed sont également aux mains des manifestants depuis plusieurs jours. Les forces de Kadhafi ont déserté ces villes, et un comité révolutionnaire a également été mis en place.