Une offensive de grande envergure a été lancée samedi contre la Libye du colonel Kadhafi. La coalition internationale est passée à l'action samedi, bombardant par air et par mer des objectifs en Libye afin de stopper la répression sanglante de la révolte lancée depuis plus d'un mois par le régime autoritaire de Mouammar Kadhafi. Après des semaines d'hésitations, un mandat de l'ONU et un appui arabe, une réunion extraordinaire à Paris entre l'Europe, les Etats-Unis, l'ONU et des pays arabes a abouti à cette intervention militaire souhaitée par l'opposition libyenne après les vains appels au départ de Mouammar Kadhafi.
La première frappe aérienne française a visé en fin d'après-midi un véhicule militaire des forces du régime dans un lieu indéterminé, le premier tir après le feu vert jeudi de l'ONU au recours à la force pour protéger la population civile dans le pays. Au total, une vingtaine d'avions français Rafale et Mirage ont survolé le territoire, procédant au total à quatre frappes, alors que les troupes fidèles à Mouammar Kadhafi avaient bombardé dès l'aube Benghazi, l'un des derniers bastions de l'opposition qui tentait de repousser leur avancée.
Des missiles de croisière Tomahawk sur des sites antiaériens
En soirée, les Etats-Unis ont tiré des missiles de croisière Tomahawk sur des sites antiaériens afin de faciliter l'application de la zone d'exclusion aérienne. Ces frappes devaient se dérouler essentiellement aux abords de Tripoli et de Misrata, à 200 km plus à l'est, selon un responsable américain. A Londres, le Premier ministre David Cameron a annoncé que les forces britanniques étaient également entrées en action.
Un responsable américain a indiqué samedi soir sous couvert d'anonymat que les défenses antiaériennes des forces fidèles à Mouammar Kadhafi en Libye avaient été fortement endommagées par les premières frappes aériennes et les tirs de missiles de la coalition.
Des explosions à Tripoli et à Syrte
De fortes explosions ont en outre retenti à l'est de Tripoli, où des boules de feu ont été vues à l'horizon, ont dit des témoins sans être en mesure de préciser leur origine. Les médias officiels libyens ont annoncé que des "objectifs civils" avaient été touchés et qu'il y avait des "blessés". La ville natale du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Syrte, a également été la cible de missiles et de raids aériens menés par la coalition internationale.
Des bombardements "ennemis" ont aussi touché des réservoirs de carburant alimentant Misrata et sa région, a annoncé un porte-parole des forces armées libyennes cité par la télévision d'Etat.
Kadhafi menace de représailles
Mouammar Kadhafi a pris la parole après le début de l'intervention internationale. "La Méditerranée est devenue un vrai champ de bataille", a-t-il déclaré dans un court enregistrement sonore diffusé par la télévision officielle libyenne, affirmant que les forces libyennes s'attaqueraient à "tout objectif civil ou militaire" en Méditerranée.
Le leader libyen a ajouté qu'il allait faire ouvrir les arsenaux afin que tous types d'armes soient distribués à la population dans le but de défendre le pays.