C'est une cérémonie symbolique qui a marqué un moment historique pour la Libye. Mercredi soir, le Conseil national de transition (CNT) a remis le pouvoir à l'Assemblée issue des élections du mois dernier, le premier scrutin libre organisé dans le pays. Moustapha Abdeljalil, le président du CNT, a donc donné symboliquement le pouvoir au doyen des 200 membres du Congrès général national (CGN) qui viennent d'être élus.
Ramadan oblige, la cérémonie qui a duré une quarantaine de minutes s'est déroulée tard dans la soirée de mercredi. Elle a été ouverte par des sourates des coran, puis par l'hymne national, entonné par une chorale d'enfants. Les membres du CNT et du gouvernement, des chefs de partis et des représentants des missions diplomatiques dans le pays étaient présents dans la luxueuse salle de conférence d'un hôtel de Tripoli où était organisée la passation de pouvoir.
Le CNT dissous
Les 200 membres du CGN ont prêté serment devant le président de la Cour suprême libyenne. Moustapha Abdejalil a salué un "moment historique" pour les Libyens reconnu des "erreurs" pendant la période de transition. Il a aussi annoncé qu'il prenait sa retraite. La cérémonie a par ailleurs été marquée par un petit incident, quand Moustapha Abdejalil a exigé le remplacement d'une jeune femme présentant le programme, parce qu'elle était maquillée et non voilée.
La nouvelle assemblée effectuera ses premiers pas samedi ou dimanche et aura pour tâche de choisir un nouveau gouvernement pour prendre le relais du CNT. Ce dernier devrait être dissous lors de la première session du Congrès, où l'Alliance des forces nationales (AFN), une coalition d'une quarantaine de petits partis libéraux, détient 39 sièges. 17 autres sièges sont détenus par le Parti de la justice et de la construction (PJC), issu des Frères musulmans, et les 120 restants ont été attribués à des candidats indépendants.
Pas de gouvernement avant la fin du ramadan
Dès lundi soir, les membres du Congrès ont tenu une réunion informelle. Ils se sont mis d'accord pour élire, d'ici une semaine, un président et deux vice-présidents. Un comité doit en outre être désigné pour rédiger le règlement intérieur du CGN.
Plusieurs noms ont d'ores et déjà été proposés pour occuper le poste de président du Congrès, notamment ceux de deux éminents opposants au régime de Kadhafi, Mohamed al-Megarief et Idriss Abou Fayed. Quant au nouveau gouvernement, il ne devrait pas être formé dans l'immédiat : Salah Jaouda, un élu indépendant de Benghazi, a prévenu qu'il ne serait pas nommé avant la fête qui marque la fin du ramadan, celle de l'Aid al-Fitr, prévue dans deux semaines.