Rome se désolidarise. Le front des alliés contre le régime de Mouammar Kadhafi a continué de s'effriter mercredi, avec une demande de Rome de suspendre "immédiatement" les hostilités. Une requête aussitôt contrecarrée par Paris, à la pointe de la coalition depuis le début des opérations, mais aussi par l’Otan, de façon officielle.
"Ce sont les forces de Kadhafi qui bombardent"
L'Otan va "continuer" ses opérations en Libye pour éviter que "d'innombrables civils supplémentaires perdent la vie", a martelé mercredi son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen, dans une vidéo postée sur le site de l’organisation.
"Je regrette profondément toute perte humaine dans ce conflit" :
"Mais n'oubliez pas que c'est le régime (du dirigeant libyen Mouammar) Kadhafi qui a initié le conflit en attaquant sa propre population, pas l'Otan", a également dit Anders Fogh Rasmussen. "Ce sont les forces du régime de Kadhafi qui bombardent des villes avec des chars et de l'artillerie lourde, pas l'Otan".
Paris s’oppose à Rome
"Et c'est le régime de Kadhafi qui tire des roquettes depuis des mosquées et des bunkers situés à proximité de aires de jeux pour enfants, pas l'Otan", a encore déclaré le secrétaire général de l'Alliance atlantique.
Paris s'est également immédiatement dit opposé à "toute pause dans les opérations", estimant que cela "risquerait de permettre à Mouammar Kadhafi de gagner du temps et de se réorganiser. L'alliance a reconnu avoir tué par erreur des civils lors d'une frappe nocturne à Tripoli dimanche, dans laquelle neuf personnes, dont cinq membres d'une même famille, sont mortes. Le 16 juin, l'Otan avait également frappé accidentellement une colonne de véhicules rebelles dans la région de Brega.