Six jours de frappes en Libye, et Kadhafi est toujours là. Alors que la résolution de l'ONU, qui a permis l’intervention armée dans le pays, ne permet pas d’envoyer des troupes au sol pour prolonger les frappes aériennes, la coalition cherche une solution. Dans le but d’éviter un enlisement, la France table sur un lâchage de Mouammar Kadhafi par ses proches. Sarkozy doit évoquer cette solution à Bruxelles, jeudi soir, lors d’un Sommet européen.
Convaincre les pro-Kadhafi d’aider l’opposition
Si la France croit en de possibles défections dans le camp de Kadhafi, c’est qu’elle a pu en être informée "par des écoutes", a révélé Gérard Longuet, ministre de la Défense, jeudi matin sur Europe 1. "On sent que ça vacille chez eux", a-t-il encore confié, en parlant des troupes de Kadhafi, avant d'ajouter que "le combat de Kadhafi n'a pas d'issue".
Ecoutez l’interview de Gérard Longuet en intégralité :
Ne pas s’enliser
Même son de cloche du côté d’Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, qui a assuré jeudi, lors d’un point presse, que "la destruction des capacités militaires de Kadhafi, ça peut se compter en jours, en semaines, certainement pas en mois".
Sur le terrain, les forces de la coalition aident les insurgés, en bombardant les forces de Kadhafi, dans le but de laisser ensuite l’opposition faire son avancée au sol. Selon le correspondant d’Europe 1 en Libye, Emmanuel Renard, les Américains ont, la nuit dernière, "pilonné au sud de Benghazi pour ouvrir la route aux rebelles", et "se préparent à une attaque massive".
La défection, ou la CPI
Le moment est propice pour négocier avec les proches de Kadhafi, dont certains ne cachent plus leur inquiétude. Pour cela, deux options leur sont offertes : soit ils acceptent de lâcher leur chef et d’aider l’opposition, soit ils risquent la Cour pénale internationale, qui s’attaquera un jour où l’autre au dirigeant libyen.
Ceux qui rejoignent le conseil national de transition, que l’Europe a reconnu comme légitime, seront épargnés.