Au lendemain de l’annonce américaine de l’envoi de drones pour bombarder la ville de Misrata, Paris et Rome envisagent sérieusement, vendredi, une intervention militaro-humanitaire au sol. Il s’agit d’une des "astuces" trouvées par les conseillers de la présidence de la République pour soutenir militairement les rebelles libyens, et cela malgré la résolution des nations-Unis qui interdit l’envoi de troupes au sol.
L’idée consiste à former une petite force d’intervention dont le rôle serait officiellement de protéger la distribution de l’aide humanitaire dans la ville de Misrata. Des navires de guerre seraient ainsi mobilisés pour accompagner les convois de médicaments ou de nourriture et des soldats pourraient être déployés au sol pour sécuriser le port.
Un appel à l’aide formel
Leur mission de protection pourrait, en fait, les amener à détruire les armes lourdes des forces de Kadhafi qui tentent de reconquérir la ville occupée par les insurgés. Une stratégie qui pourrait être qualifiée de "tirée par les cheveux", mais finalement pas plus que celle qui a eu lieu en Côte d’Ivoire contre les armes lourdes du président sortant Laurent Gbagbo, toujours au nom de la protection de la population civile.
Dans le cas de Misrata, la France n’est pas seule, puisque l’Italie soutient la proposition française. Un amiral italien pourrait même commander la force militaro-humanitaire prévue pour agir sous pavillon européen avec l’appui aérien de l’Otan. Un seul bémol, tout de même, l’Union européenne exige, avant d’agir, un appel à l’aide formel lancé par les Nations-Unies. Or, pour le moment, le Haut commissariat aux réfugiés estime être toujours en mesure d’opérer à Misrata sans soutien militaire.