"Shame !" - "Honte" titre en gros et en gras le site américain Huffington Post, qui publie en Une de son site un portrait de Mitt Romney. Le candidat républicain à la Maison-Blanche est sévèrement critiqué par la presse américaine après s’en être, lui-même, pris à la gestion de la crise libyenne par Barack Obama.
Europe1.fr vous raconte cet effet boomerang en quatre actes :
ACTE I : Romney tacle Obama. Le président américain avait rapidement condamné les violences de mardi soir qui ont coûté la vie à l'ambassadeur Chris Stevens et utilisé le cadre solennel de la roseraie de la Maison-Blanche pour promettre que les auteurs de cette attaque "scandaleuse" ne resteraient pas impunis. Mitt Romney a aussitôt réagi, tentant d’exploiter les vulnérabilités de Barack Obama sur le dossier. Mercredi, il a estimé que l'administration du démocrate avait envoyé des "signaux ambigus" après avoir qualifié mardi de "honteuse" la réaction officielle aux attaques en Egypte et en Libye.
ACTE II : Obama contre-attaque Romney. Obama, mettant implicitement en doute les qualifications du républicain à occuper le Bureau ovale, a répliqué de façon cinglante dans un entretien à la chaîne CBS mercredi: "on dirait que le gouverneur Romney a tendance à tirer d'abord et viser ensuite". "En tant que président, l'une des choses que j'ai apprises est que l'on ne peut pas faire cela. Il est important de s'assurer que les déclarations que vous effectuez sont soutenues par les faits, et que vous avez pensé à toutes les conséquences avant de les prononcer", a poursuivi Barack Obama, à propos de son adversaire.
ACTE III : les médias ciblent Romney. Un point de vue soutenu par de grands médias américains comme le Washington Post et The Altlanticqui accusent le républicain d'amateurisme. Le magazine hebdomadaire titrait jeudi matin "Mais que ferait Romney ?" - sous-entendu - s’il était à la place d’Obama. "Mitt Romney a trouvé la réaction de Barack Obama "déconcertante" après l’annonce de l’attaque du consulat. On peut se faire la même remarque au sujet de la politique étrangère- du républicain, lance le magazine, faisant référence à l’absence de sujets de politique étrangère lors du speech du candidat devant la convention républicaine à Tampa en Floride fin août.
ACTE IV : les experts mettent en garde. "C'est peut-être le devoir du candidat d'opposition de critiquer ou de mettre en cause (l'administration en place), mais pas au coût des intérêts stratégiques des Etats-Unis", a sévèrement noté l'expert en géopolitique Anthony Cordesman, du groupe de réflexion CSIS de Washington. Déjà crédité de cinq ou six points de moins dans les intentions de vote sur Barack Obama, Mitt Romney doit donc se montrer prudent sur les thèmes de politique étrangère et de sécurité nationale s’il souhaite reprendre l’avantage dans l'opinion face à son concurrent.