Longuet : "ça vacille chez eux"

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Le ministre de la Défense estime que les forces pro-Kadhafi sont affaiblies par l’intervention.

Gérard Longuet s’est voulu résolument optimiste jeudi, au sixième jour de l’intervention militaire de la coalition internationale en Libye. "Le résultat depuis quatre jours est décisif. L’irréversible a été évité. L’étau sur le secteur de Benghazi a été brisé", a estimé le ministre de la Défense sur Europe 1. "Les soldats pro-Kadhafi sont en train de se rendre compte que le combat de leur colonel n’a pas d’issue. On le sait grâce aux écoutes. Et c’est un facteur psychologique très important. On sent que ça vacille chez eux. Kadhafi et ses troupes savent désormais qu’il n’y a pas de solution par la force, par la violence contre son peuple."

"L'irréversible a été évité" :

L’ancien président du groupe UMP au Sénat a également redéfini les objectifs de la coalition. "Il faut se donner les moyens d’interdire toute opération aérienne, tout contrôle et toute communication des troupes de Kadhafi. La résolution 1973 (de l’ONU) est très importante. Elle nous fait obligation de protéger les populations civiles. C'est-à-dire de frapper tous ceux qui peuvent les frapper, comme les chars, les blindés," a expliqué le ministre. "Sur le terrain, il n’y a pas de ligne de front à proprement parler. Il nous faut desserrer l’étau sur les villes qui ont choisi la liberté."

Gérard Longuet a tout de même reconnu quelques difficultés. La résistance des partisans du dictateur, d’abord. "Il y a quarante ans de pouvoir pendant lesquels le colonel Kadhafi a tissé un système personnel qui le soutient, avec des soldats dont le sort est lié à sa réussite et à son succès", a expliqué le ministre de la Défense, qui a fait part d’un autre problème. "La seule difficulté technique, c’est lorsque les combattants sont mêlés. Le risque de victimes collatérales est tellement élevé que nous ne pouvons pas frapper."

"L'Otan, simplement impossible"

Gérard Longuet est également revenu sur le flou persistant à la tête de la coalition. "La décision est à trois : la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis. Obama, Cameron et le président Sarkozy sont en lien permanent sur cette affaire. Quand on choisit telle type de cible, quand on veut desserrer l’étau sur une ville, c’est une décision politique", a soutenu le ministre de la Défense." Ensuite, il y a une mécanique de transmission de l’information à l’ensemble des avions de coalition. Et en effet, c’est l’état-major de l’Otan qui fonctionne à ce moment-là.

 

Alors pourquoi ces réticences françaises vis-à-vis de l’alliance atlantique. "L’Otan, ce sont 28 pays qui fonctionnent sur la base de l’unanimité. C’est simplement impossible. L’Otan est une formidable machine à transmettre des informations vers le haut et vers le bas, mais elle ne peut pas prendre des décisions en lieu et place des patrons de la coalition."