L'avion qui devait ramener au pays l'ancien président malgache Marc Ravalomanana après près de trois ans d'exil a dû faire demi-tour et rentrer à Johannesburg samedi, l'espace aérien malgache lui ayant été interdit. Il est directement rentré à Johannesburg, d'où il était parti quatre heures plus tôt, selon un correspondant de l'AFP présent à bord.
"En tant que politicien, je dois m'adapter à la vie comme ça... Mais le problème pour moi, c'est le million de personnes qui s'étaient rassemblées pour m'attendre à l'aéroport" d'Antananarivo, a-t-il déclaré sur le chemin du retour. "Rajoelina n'a pas la volonté politique de résoudre la crise à Madagascar. Le monde peut en être témoin!", a-t-il ajouté, mettant directement en cause le président de la Transition malgache, Andry Rajoelina, qui l'a renversé en mars 2009.
Marc Ravalomanana a dit à plusieurs reprises qu'il voulait rentrer au pays "pour faire la paix, pas la guerre", mais aussi se présenter à une prochaine élection présidentielle --dont la date n'a pas encore été fixée. Le retour de l'ancien président était explicitement prévu par la "feuille de route" signée en septembre par les partis politiques malgaches afin de rétablir l'ordre constitutionnel après environ trois ans d'une crise qui a isolé et affaibli Madagascar.
Mais une "note explicative" précise que le retour "sans condition" des exilés auquel appelle le texte ne suggère ni n'implique "une exonération de poursuites judiciaires". Or, Marc Ravalomanana a été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour la mort d'une trentaine de manifestants, abattus par sa garde devant le palais présidentiel en février 2009. Le général Richard Ravalomanana (un homonyme), responsable de la sécurité pour la province d'Antananarivo, avait en conséquence prévenu dès l'annonce de son retour, vendredi, qu'il serait arrêté dès son arrivée à Antanarivo.