Son histoire a fait le tour du monde. La jeune Pakistanaise Malala Yousufzai, 14 ans, victime d’une tentative d’assassinat par les talibans pour son combat en faveur de l’éducation des filles, est en passe de devenir une icône dans son pays et ailleurs. Grièvement blessée par balles à l’épaule et à la tête à Mingora, dans la vallée de Swat, mardi dernier, elle a été transférée lundi vers la Grande-Bretagne pour y recevoir des soins médicaux.
>> Mise à jour, 17h25 : Malala est arrivée à Birmingham. Elle devait ensuite être transportée à l'hôpital Queen Elizabeth, qui accueille notamment les soldats britanniques grièvement blessés en Afghanistan.
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Le sort de l’adolescente, qui milite depuis l’âge de 11 ans, a ému le Pakistan et mobilisé sur les réseaux sociaux comme jamais auparavant dans le pays, note la journaliste du Figaro Marie-France Calle sur son blog. Même l’assassinat de l’ex-Premier ministre Benazir Bhutto, en 2007, n’avait pas suscité une telle réaction. Partout dans le pays, des veillées et des processions sont organisées pour Malala et plusieurs milliers de personnes se sont rassemblés à Karachi pendant le week-end.
Des images des manifestations de soutien à Malala :
"Cancer de l’extrémisme"
Dans les médias, la condamnation de cet attentat commis devant l’école de la jeune fille et revendiqué par le Mouvement des talibans du Pakistan, est unanime, ou presque. Pour The News, un journal basé à Islamabad, le Pakistan est aujourd’hui dans un état critique, comme Malala. "Nous sommes infectés par le cancer de l’extrémisme et à moins que la tumeur ne soit retirée, nous allons glisser encore plus loin dans la bestialité démontrée par cette dernière atrocité", peut-on lire dans le quotidien.
En revanche, le quotidien islamiste Ummat estime, selon la BBC, que "les médias internationaux donnent à cet incident une couverture excessive, visant à calomnier le Pakistan et l’islam".
Des soutiens de personnalités
A l’étranger aussi, le sort de Malala a ému et passionné. Samedi, un journaliste du New York Times a ainsi posté des nouvelles de l’adolescente sur Twitter, ce qui lui a valu plus de 500 retweets, observe le Jerusalem Post. L’ONU et les États-Unis, mais aussi de nombreuses célébrités ont pris fait et cause pour la jeune héroïne, comme les acteurs Ewan McGregor et Mia Farrow, ainsi que Laeticia Hallyday.
Malala is to be moved to another hospital. Our thoughts to her and the other two girls injured in this barbaric attack. bbc.co.uk/news/world-asi…— Ewan McGregor (@mcgregor_ewan) October 11, 2012
Malala was shot for believing girls should go to school. Please don't let her bravery go unnoticed #StandWithMalalatwitter.com/LHallyday/stat…— Laeticia Hallyday (@LHallyday) October 11, 2012
La star de la pop Madonna a elle aussi affiché son soutien à Malala, avec plus de maladresse. Lors d’un concert à Los Angeles mercredi, elle a évoqué l’adolescente avant de lui dédier un strip-tease, une performance peu appréciée sur les réseaux sociaux selon le Daily Mail.
@fifiharoon During the concert Madonna turned her back to the audience to reveal the name "MALALA" stencilled across it twitter.com/alisalmanalvi/…— Ali Salman Alvi (@alisalmanalvi) October 12, 2012
Les talibans ripostent sur Internet
Mais la courageuse jeune fille ne compte pas que des soutiens : sur Internet, les talibans ont commencé à répliquer, notamment à coups de montages photos et de propagande. Leur argument ? L’attaque de Malala va permettre de justifier les frappes de drones au Pakistan. The Express Tribune, un journal pakistanais, a ainsi relevé un message affirmant que l’attentat visant Malala "n’est pas grand-chose" et qu’il permet aussi de "détourner l’attention du film blasphématoire", anti-islam, qui a enflammé le monde musulman le mois dernier.