Elle est érigée en héroïne. Malala Yousafzaï, la jeune bloggeuse de 14 ans que les talibans ont tenté de tuer le 9 octobre dernier, est devenue une icône nationale au Pakistan mais aussi le symbole de la résistance face à l’extrémisme, un peu partout dans le monde. Mais est-ce souhaitable, et surtout, Malala le veut-elle vraiment ?
Une Jeanne d’Arc version moderne
Le père de cette jeune fille de 15 ans s’est félicité de voir son pays enfin réagir face à l’oppresseur. "Quand elle [Malala] est tombée, le Pakistan s'est levé et le monde entier aussi. Cela a été un tournant", a estimé Ziauddin Yousafzai, arrivé jeudi au Royaume-Uni, où est soigné Malala.
Mais cette notoriété rend-t-elle service à la jeune bloggeuse ? C’est la question que se pose l’éditorialiste Andrew Keen, sur le site de CNN. "Si nous devons tous être horrifiés parce qu’ont fait les talibans, nous devons aussi veiller à ne pas, dans notre vulnérabilité, faire de cette jeune fille une "martyr-célébrité", sorte de Jeanne d’Arc des temps modernes", prévient-il.
L’éditorialiste va même plus loin en blâmant la BBC qui a hébergé le blog de Malala et le père de la jeune fille qui érige l’ado en héros. "Notre image d’une enfance idéale est celle d’une enfance dégagée de toutes problématique du monde des adultes", estime Andrew Keen. Pour l’éditorialiste et écrivain, il est clair que les enfants n’ont pas à porter les combats des grands.
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