Un homme "déterminé", sans "signe d’inquiétude apparent", mais tout de même "concerné". C’est ainsi que Georges Malbrunot, journaliste au Figaro, décrit sur Europe 1 le président syrien Bachar al-Assad, qu’il a interviewé à Damas. Un entretien dont le message principal est sans ambiguïté : "la France est devenue un pays ennemi, un État hostile, car elle finance, elle soutient, elle arme les opposant [à Assad]", résume le reporter.
"Pas terré dans un bunker". Bachar al-Assad est "déterminé". Pendant cette interview de quarante-cinq minutes, "il n’a pas montré de signe d’inquiétude apparent, mais je l'ai senti concerné, il a voulu montrer l'image de quelqu'un qui ne vivait pas terré dans un bunker avec un dispositif de sécurité particulièrement lourd", décrit Georges Malbrunot, qui a rencontré le dirigeant syrien "dans une maison en dehors de son palais", "sur une colline de Damas". "Je pensais qu’on irait vers le cœur de Damas, que Bachar al-Assad vivait au milieu de la population pour se protéger", explique le journaliste, qui dit n’avoir passé qu’un seul barrage de sécurité pour se rendre sur le lieu de l’interview.
"Un message de fermeté". Bachar al-Assad "menace directement la France" et adresse "un message de fermeté extrêmement fort" à l’égard de Paris. "Compte tenu des relations tumultueuses entre la France et la Syrie ces 20 dernières années, quand la France menace de frapper la Syrie et la Syrie de frapper les intérêts Français, je pense que c'est une menace à prendre très au sérieux", estime Georges Malbrunot. Quant à l’entretien, il s’est déroulé "de manière très classique", ce qui est "assez surréaliste, car le régime syrien communique très mal depuis la nuit des temps, c'est un régime qui réprime très fort, une dictature, il veut tout contrôler".
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A Damas, une "normalité trompeuse". Georges Malbrunot décrit également l’ambiance à Damas, "une ville qui vit". La capitale syrienne "vivait dans l’inquiétude jusqu'à l'annonce du report des frappes par Obama, mais là la vie a repris son cours, même si c'est une normalité trompeuse". Les commerces ont beau être "ouverts" et les gens ont beau aller travailler, "on entend le bruit des bombardements, les rebelles sont à la périphérie dans des positions proches de Damas". Les rebelles, eux, sont "déçus" : "ils attendaient des frappes américaines pour progresser vers Damas qui est solidement tenue par Bachar al-Assad".
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