C'est "un ami" que vont voir arriver les Maliens, jeudi, à Bamako. Sept mois après son passage "héroïque", François Hollande est de retour dans un pays qui a beaucoup changé sans avoir complètement retrouvé la stabilité. Néanmoins, l'élection présidentielle qui a sacré Ibrahim Boubacar Keïta ("IBK") mi-août semble montrer que le Mali va dans la bonne direction. Le président français envisage en tout cas le retrait des troupes françaises et l'arrêt de l'opération Serval.
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Un pays en voie de stabilisation politique... François Hollande assistera jeudi à l'installation du nouveau président malien. Elu le 11 août avec 78% des voix, Ibrahim Boubacar Keïta a prêté serment le 4 septembre, quelques jours avant la nomination du gouvernement du Premier ministre Oumar Tatam Ly. Des élections législatives doivent parachever en novembre le processus de transition politique destiné à pacifier le pays. "Ce voyage montre que (...) l'objectif était bien le transfert du pouvoir aux civils", note Pouria Amirshahi, député des Français de l'étranger, qui sera du voyage aux côtés d'autres parlementaires et de quatre ministres. "L'élection présidentielle a clos le chapitre de la guerre. François Hollande va prendre la parole non pas en tant que chef de guerre, mais en ami du Mali", a-t-il annoncé.
... Mais pas encore tout à fait réconcilié. Si l'opération Serval a permis à Bamako de retrouver sa souveraineté, le Sahel est toujours une zone instable. En témoigne le caillassage, mardi, d'un convoi ministériel dans la ville de Kidal. "Serval a beaucoup affaibli les terroristes au Mali mais ils sont encore très actifs dans la région. D'où la nécessité de mieux communiquer au niveau local en matière d'échange d'informations, de surveillance des frontières", souligne une source diplomatique française.
Le retrait français retardé ? D'après les informations d'Europe 1, le retrait des soldats français pourrait intervenir plus tard que prévu. Le souhait du président d'abaisser de 3.200 à 1.000 le nombre de soldats français au Mali d'ici la fin de l'année est menacé par la réalité du terrain. L'Elysée veut attendre que les Casques bleus de l'Onu arrivent sur place avant de faire partir la mission Serval. Or la Mission de maintien de la paix des Nations unies (Minusma) n'est pas encore totalement opérationnelle, avec seulement 5.000 hommes sur les 12.000 prévus.
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