Mali : Ibrahim Keïta en tête mais contesté

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et avec AFP , modifié à

L'ancien Premier ministre dispose d'une avance confortable et pourrait l'emporter dès le premier tour.

Ibrahim Boubacar Keïta, surnommé "IBK" par ses partisans, est bien parti pour remporter l'élection présidentielle malienne dès le premier tour. "Après le dépouillement d'un tiers des bulletins de vote, un candidat, Ibrahim Boubacar Keïta, dispose d'une large avance sur les autres candidats", a annoncé mardi le ministre de l'Administration territoriale, le colonel Moussa Sinko Coulibaly. "S'il maintient (cette avance), il n'y aura pas besoin de second tour" (prévu le 11 août), a-t-il ajouté. Un résultat contesté par son principal adversaire, l'ancien ministre des Finances, Soumaïla Cissé.

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Second tour "indispensable" pour les opposants. Cette annonce, si elle a ravi les partisans de l'ancien Premier ministre malien, a hérissé les autres candidats. "Il ne peut y avoir de victoire au premier tour", a déclaré Amadou Koita, porte-parole de la coalition FDR (Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la république) à laquelle appartiennent l'ex-ministre des Finances Soumaïla Cissé, l'ancien Premier ministre Modibo Sidibé et Dramane Dembélé, les trois autres candidats. Lundi soir, Soumaïla Cissé, a campé sur cette position : le principal rival d'"IBK" a jugé qu'un second tour était "indispensable et inévitable".

Forte participation. Le colonel Moussa Sinko Coulibaly, dont le ministère était chargé d'organiser la consultation, a refusé de donner des chiffres précis mais il a indiqué que les résultats reflétaient le vote à travers le pays et avaient été certifiés par la commission électorale. Surtout, le scrutin a semble-t-il connu une forte participation. "Au moment où je vous parle, le taux que nous avons est de 53,5%, un taux à l'échelle nationale" tandis que pour Bamako, la capitale, ce chiffre "tourne autour de 60%", a encore affirmé le colonel Moussa Sinko Coulibaly. Le taux de participation des quelque 6,9 millions d'inscrits devrait donc être plus élevé que celui des présidentielles précédentes où il n'a jamais dépassé 38%. Il n'a pas non plus été entaché, comme le redoutaient certains au vu de la situation sécuritaire, par des incidents majeurs.

Une élection calme. Pas un seul acte de violence ni le moindre incident ne sont venus ternir le scrutin, en dépit d'une menace d'attentats proférée par un des groupes jihadistes qui ont occupé le nord du Mali avant d'en être chassés en janvier par une intervention armée internationale lancée par la France. Les observateurs ont, dans leur majorité, salué la bonne tenue de cette consultation voulue avec insistance par la France, l'ancienne puissance coloniale. IBK était le favori du scrutin, organisé six mois après l'intervention militaire de la France pour chasser des rebelles islamistes et touaregs du nord du Mali. Toutefois, l'annonce officielle des résultats pourrait tendre les relations entre les partisans d'Ibrahim Boubacar Keïta et ses rivaux. Ces derniers ont d'ores et déjà prévenu qu'ils contesteraient les résultats en cas d'absence de second tour.

Un scrutin surveillé. Avant les premiers résultats, plusieurs responsables internationaux avaient réclamé le respect des urnes. "Je pense que tous les candidats accepteront les résultats des urnes", a notamment déclaré Alassane Ouattara, , le président ivoirien qui préside actuellement la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Louis Michel, chef de la mission d'observation électorale de l'Union européenne (UE) au Mali, a appelé "au strict respect des résultats", tout comme les États-Unis, qui "appellent tous les candidats et toutes les parties à accepter le résultat représentant la volonté du peuple malien".