L’opération s'est déroulée à l'aube en plein cœur des zones de repli djihadistes au Sahel. Un otage néerlandais enlevé fin 2011 par Aqmi au Mali a été libéré par l'armée française a annoncé lundi le ministère de la Défense. "Sjaak Rijke a été évacué et mis en sécurité à Tessalit, sur la base temporaire avancée de l'opération Barkhane. "Il est sain et sauf", ajoute le ministère. L'intervention de l'armée française, que le commandant des forces spéciales a racontée sur Europe1, a également permis la capture de plusieurs individus. Deux djihadistes ont été tués durant l'assaut et deux se sont rendus, selon les informations d'Europe 1.
Apparu dans une vidéo en novembre. Le 25 novembre 2011, un groupe d'hommes armés avait fait irruption sur la terrasse d'un hôtel de Tombouctou, la ville historique du nord du Mali. Ils avaient menacé un groupe d'Occidentaux pour les forcer à les suivre. L'un d'eux, un Allemand, avait tenté de résister et avait été abattu. Un autre, également allemand, était parvenu à se cacher. Le commando avait alors emmené Sjaak Rijke, ainsi qu'un Sud-Africain, Stephen Malcolm McGown, et un Suédois, Johan Gustafson, qui, eux, sont toujours aux mains de leurs ravisseurs.
En novembre 2014, Aqmi avait diffusé une vidéo sur laquelle Sjaak Rijke s'exprimait à l'occasion de son 1.000e jour de détention. Il était accompagné sur ce film de Serge Lazarevic, otage français aux mains d'Aqmi qui avait été libéré peu après, en échange de la libération de quatre djihadistes emprisonnés au Mali.
Un assaut au cœur des zones de repli djihadistes. L'assaut pour la libération de Sjaak Rijke a été lancé, lundi matin, à l'aube, dans le nord-est du Mali, tout près de la frontière nigérienne, le cœur des zones de replis djihadistes au Sahel. Les forces françaises exploitaient depuis quelques jours un renseignement jugé fiable. Les forces spéciales françaises, appuyées de la force Barkhane, savaient que l'otage néerlandais était sous la garde d'un petit nombre de geôliers, qui se pensaient en sécurité dans ce secteur.
Deux djihadistes tués dans l'assaut. Des moyens considérables ont alors été mis en œuvre pour les surveiller et surtout les intercepter (avions, drones, hélicoptères). Une logistique purement française. Juste avant le lever du jour, un commando est infiltré aux abords du bivouac, situé en plein désert. L'approche des forces spéciales est discrète. Les hommes ne sont pas repérés et ouvrent alors rapidement les hostilités. Éclate ensuite un échange de feu brutal. Deux djihadistes sont tués durant l'assaut. Et deux se sont rendus. L'armée française a également récupéré de l'armement et du matériel, selon les informations d'Europe 1.
"Détermination de la France". "C'est une grande fierté" pour les forces françaises, a salué François Hollande. "Ca a été pour nous, pour nos forces, une surprise de pouvoir libérer cet otage car nous n'avions pas d'information sur (sa) présence", a-t-il expliqué.
Les ministres français de la Défense et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius, ont informé leurs homologues néerlandais de la libération de l'otage. "La libération de Sjaak Rijke vient rappeler la détermination sans faille de la France à lutter contre les groupes terroristes armés dans la région du Sahel dans le cadre de l'opération Barkhane", a indiqué le ministère de la Défense. Jean-Yves Le Drian adresse également "ses félicitations aux militaires français qui ont permis le succès de cette nouvelle opération".
3.000 hommes pour l'opération Barkhane. La France est engagée au Mali depuis janvier 2013 dans le cadre de l'intervention militaire Serval. L'intervention de l'armée française a été rebaptisée "opération Barkhane" en août 2014. Dans ce cadre, 3.000 hommes interviennent dans cinq pays (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso) contre les djihadistes opérant sur la bande sahélo-saharienne. "La France poursuivra ses actions contre-terroristes au Sahel aussi longtemps que notre sécurité sera menacée par ces groupes", réagit encore le ministère de la Défense.
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