Mali : la France n'a "pas vocation" à rester

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Jean-Yves Le Drian l'a redit. Sur le terrain, la "ré-articulation" de l’armée française est lancée.

Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius ont défendu l'action de l'armée française mercredi, tout en répétant que les troupes ne seraient présentes au Mali que ponctuellement, le temps de passer la main aux Maliens.

La promesse. Au Mali, "je pense qu'à partir de mars, si tout se passe comme prévu, le nombre de troupes françaises devrait diminuer", a déclaré le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, dans un entretien avec le quotidien Metro paru mercredi. "La France n'a pas vocation à rester durablement au Mali. Ce sont les Africains et les Maliens eux-mêmes qui doivent être les garants de la sécurité, de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de ce pays", a répété le ministre des Affaires étrangères. Son homologue de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé sur Europe 1 qu'un "passage progressif pourra se faire d'ici quelques semaines".

Sur le terrain, la "ré-articulation" est lancée. Cette manœuvre militaire consiste à retirer des soldats dans certaines zones pour mieux les redéployer sur les nouveaux fronts. A Tombouctou par exemple, les parachutistes ont décroché dès la semaine dernière, a pu constater l’envoyé spécial d’Europe 1 sur place. Même chose pour la colonne de blindés qui a conquis l’aéroport de cette ville : elle a traversé mardi le fleuve Niger, direction Kidal, plus au Nord, là où se concentreraient désormais les islamistes.

Et les forces africaines ? Cette force doit à terme comprendre environ 6.000 soldats, dont 2.000 seulement sont déjà au Mali. Un contingent distinct de 2.000 Tchadiens est, quant à lui, déjà presque entièrement déployé.

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Les combats continuent. Pas de doute, assure Le Drian, c'est "une vraie guerre" qui se joue au Mali. "Hier [mardi] encore, il y a eu des accrochages aux environs de Gao, avec des tirs de lance-roquettes. Quand on sort du centre des villes reprises, on rencontre des djihadistes résiduels", a-t-il expliqué sur Europe 1. "Toutes les nuits, les forces aériennes françaises ciblent les sites djihadistes". Au sol, ils découvrent "du matériel de guerre, des manuels d'utilisation des armes, des laboratoires artisanaux destinés à fabriquer des mines, on découvre en fait les préparations d'un vrai sanctuaire terroriste".

L'inquiétude demeure pour les otages. "Avant d'entreprendre quelque action, nous pensons aux conséquences possibles pour les otages", a assuré Jean-Yves Le Drian, mercredi sur Europe 1. Sept otages français sont détenus depuis plus de deux ans par Aqmi, vraisemblablement dans le massif de l'Ifoghas, au nord-est du Mali, dont le mari de Françoise Larribe. "Il y a une négociation possible, par n'importe quel canal", a-t-elle réclamé sur Europe 1. "La méthode forte a sûrement permis d'affaiblir les katibas en place, mais on a vu ce que ça a pu donner en d'autres lieux, en d'autres temps", a-t-elle ajouté. Pour la "sécurité des otages", Jean-Yves Le Drian n'a strictement rien dit à leur propos.

 

Un premier bilan de cette opération. Pour la première fois, les autorités françaises ont donné mardi soir un bilan des frappes aériennes et des combats "frontaux" qui opposent soldats français et maliens aux islamistes au Mali : "plusieurs centaines" de combattants islamistes ont été tués en plus de trois semaines d'intervention militaire. Côté français, depuis le premier mort signalé au début de l'opération, "il y a eu quelques blessés français mais des blessés relativement légers", a confié le ministre de la Défense. "C'est une vraie guerre", a conclu Jean-Yves Le Drian.