>> L'INFO. L'intervention militaire au Mali s'accélère. Le président François Hollande a indiqué vendredi que la France répondra favorablement, mais "dans le cadre de l'ONU", à la demande d'aide formulée à Bamako. "J'ai décidé que la France répondra, aux côtés de nos partenaires africains, à la demande des autorités maliennes" et "strictement dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies", a déclaré le président Hollande devant le corps diplomatique. La France, a-t-il cependant souligné, "sera prête à arrêter l'offensive des terroristes si elle devait se poursuivre".
• Des soldats français déjà prêts. Des avions, notamment des C-160 -avions utilisés par les armées française et allemande-, ont aussi été vus jeudi à l'aéroport de Sévaré débarquant des militaires étrangers et des armes, selon des témoins, dont des travailleurs de l'aéroport. "Des militaires européens, dont des Français, sont présents au Mali pour repousser toute avancée des islamistes vers le Sud", a affirmé de son côté un responsable malien. Nous ne dirons pas leur nombre, ni là où ils sont, ni le matériel qu'ils ont. Ils sont là, nous remercions ces pays qui ont compris que nous avons affaire à des terroristes", a-t-il ajouté.
Pour l'instant, il ne s'agirait que d'une mise en œuvre d'une résolution de l'ONU, adoptée il y a trois semaines, qui prévoit que 400 hommes -des soldats français et allemands-, se rendent au Mali pour former l'armée malienne. Ces 400 hommes se composent de 250 formateurs et 150 soldats chargés de la sécurité de l'ensemble de la mission. Le plan prévoit l'installation d'un QG à Bamako, avec à sa tête un général français, et puis deux bases plus avancées, chargées de la formation (l'une à Sévaré, l'autre plus à l'Est à Ségou).
Les informations, qui font état de militaires français à Sévaré, laissent à penser que l'opération a commencé. Plus précisément que les soldats chargés de la sécurisation sont en train de préparer l'arrivée des formateurs. Selon les informations d'Europe 1, huit avions militaires font actuellement des rotations pour acheminer du matériel. Pourtant, le timing reste inchangé. Dans ces deux camps de formation, 1.000 soldats maliens seront entraînés pendant des sessions de six semaines avec l'objectif d'avoir 3.000 soldats formés prêts à aller combattre les islamistes qui ont pris position dans le Nord mais pas avant la fin de l'été.
• Paris demande le départ de ses ressortissants. La France a appelé vendredi les français dont la présence n'est pas indispensable à quitter provisoirement le Mali compte tenu de la dégradation de la situation sécuritaire. "En raison de la forte dégradation de la situation sécuritaire au Mali, il est formellement déconseillé de s'y rendre, y compris à Bamako, jusqu'à nouvel ordre", écrit le ministère des Affaires étrangères sur son site Internet.
• Le Drian et Panetta au téléphone. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian s'est entretenu par téléphone de la crise malienne vendredi avec le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta, et devait faire de même en fin de journée avec ses homologues britannique et allemand.
Au téléphone avec Leon Panetta au sujet de la crise malienne. Cet après-midi avec mes homologues européens.— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) January 11, 2013
• Les rebelles de plus en plus pressants. Les djihadistes occupent maintenant totalement le Nord et ont conquis une nouvelle localité, Konna, dans le centre du pays, après des affrontements avec l'armée. Il s'agit du dernier rempart entre les insurgés et Mopti, la principale ville de la région. Abou Dardar, un porte-parole d'Ansar Dine, un des groupes djihadistes, a confirmé que les islamistes allaient continuer à progresser vers le Sud. "Je le dis ici avec la solennité nécessaire, nous sommes face à une agression caractérisée", a affirmé François Hollande lors de ses vœux au corps diplomatique à l'Elysée. "Les terroristes se sont regroupés ces derniers jours sur la ligne qui sépare artificiellement le nord et le sud du Mali. Ils ont même avancé. Et ils cherchent à porter un coup fatal à l'existence même du Mali", a-t-il le chef de l'Etat.
L'armée malienne a déclenché vendredi matin une offensive contre les islamistes pour reprendre la localité de Konna, a indiqué un officier de l'armée malienne, selon lequel des appareils militaires de "pays amis" sont utilisés.
• L'appel à l'aide du Mali. Face à l'avancée des rebelles, l'inquiétude est palpable à Bamako. Le président malien par intérim Dioncounda Traoré a déjà réclamé officiellement l'aide militaire de la France pour repousser une offensive des groupes armés islamistes. Cette demande d'aide est contenue dans deux lettres, adressées l'une au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon et l'autre à François Hollande. Dioncounda Traoré doit rencontrer le président français mercredi à Paris.
A Bamako, le Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR), coalition contre le coup d'Etat militaire du 22 mars 2012 au Mali, a réitéré son appel "à la communauté internationale pour le déploiement immédiat de la force internationale" prévue "pour faire face à l'agression des bandes internationales, terroristes et djihadistes coalisées".
• L'ONU réclame aussi un "déploiement rapide". Dans une déclaration adoptée jeudi soir par ses 15 pays membres, le Conseil de sécurité de l'ONU avait d'ailleurs demandé un "déploiement rapide" de la force internationale au Mali devant la "grave détérioration de la situation" sur le terrain.