Le Royaume-Uni a proposé mardi d'accroître son aide à la France au Mali, en envoyant jusqu'à 240 formateurs militaires dans la région, dont 40 directement dans le pays, tout en réaffirmant qu'il n'était pas question pour Londres de déployer des troupes de combat. Au total, le nombre de soldats britanniques envoyés dans la région pourrait donc dépasser les 300, si l'on en prend en compte les 90 hommes déjà déployés dans le cadre du soutien logistique à la France, avec un avion de surveillance et deux avions de transport militaire.
"Nous proposons d'envoyer jusqu'à 200 formateurs militaires pour entraîner les troupes des pays de l'Afrique de l'Ouest anglophone qui participent à la MISMA", la Mission internationale de soutien au Mali, et "de contribuer à hauteur de 40 hommes à la mission européenne de formation de l'armée malienne", a indiqué un porte-parole de Downing Street.
Le Royaume-Uni a également proposé de fournir un bateau pour le transport d'équipements lourds destinés aux forces françaises engagées contre les insurgés islamistes, et d'aider des pays alliés à effectuer des missions de ravitaillement en vol au départ de bases aériennes britanniques.
"Le Royaume-Uni a tout intérêt à la stabilité du Mali et à s'assurer que ce territoire ne devienne pas un espace d'anarchie à la merci d'Al-Qaïda et de ses affiliés pour organiser des attaques contre l'Occident", a souligné le ministre de la Défense Philip Hammond devant les députés. "Nous avons aussi établi une coopération militaire avec la France qui représente un partenaire important dans la stratégie britannique pour le futur. C'est une occasion, après la campagne libyenne, de démontrer la validité de cette relation", a-t-il fait valoir pour justifier ces renforts qui font craindre à certains au Royaume-Uni que les Britanniques ne se retrouvent englués dans un conflit comme celui d'Afghanistan.
"Le rôle des troupes britanniques n'est absolument pas celui de troupes de combat et, tel que nous l'envisageons actuellement, il ne sera pas étendu non plus à la force de protection", a affirmé M. Hammond, répétant le refus de Londres de s'engager dans l'offensive menée par la France.