L’INFO. C’est un djihadiste sans grade qui aurait tué Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Après la mort samedi des deux journalistes français de RFI au Mali, l’enquête progresse, selon les dernières informations obtenues par Europe 1. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a bien revendiqué l’assassinat. Mais Europe 1 révèle jeudi que la principale piste suivie par les enquêteurs, qui ont reconstitué le scénario du drame, est celle d'un djihadiste d'Aqmi tombé en disgrâce.
Un djihadiste qui devait "se racheter". Selon les informations recueillies par Europe 1, c’est un djihadiste sans grade d’Aqmi, impliqué dans des vols de voiture, connu depuis 2010 des services de renseignements français, qui aurait donc tué les deux journalistes français. Baye ag Bakabo, originaire de la ville de Kidal, au nord du Mali, était en disgrâce avec sa brigade, après lui avoir volé de l’argent, à la faveur de l’offensive française au Mali.
Samedi dernier, des contacts à Kidal auraient informé Bakabo de la présence de Ghislaine Dupont et Claude Verlon dans la ville. Le djihadiste aurait alors contacté son supérieur, Abdelkrim al-Targui, un cadre d’Aqmi. Leur conversation téléphonique, selon les informations recueillies par Europe 1, ressemble à un deal : Baye ag Bakabo propose de voir sa dette effacée, en échange des deux Français. Son chef accepte.
Mais le 4x4 en panne... Le feu vert une fois donné, Bakabo prend son pick-up avec trois hommes. Il se dirige vers l’endroit où se trouvent les deux journalistes de RFI, en pleine interview. Le coup de force dure quelques minutes, puis Baye ag Bakabo prend la direction de l’est de la ville, pour aller livrer les otages. Mais le 4x4 tombe en panne douze kilomètres plus loin, en raison d’un problème de direction, assure une source proche de l'enquête. Bakabo rappelle son chef et lui demande ce qu’il doit faire des otages. La réponse est brutale : Abdelkrim al-Targui lui donne l’ordre de les tuer. Baye ag Bakabo serait alors passé aux actes.
"L'hypothèse de la panne est plausible". Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a jugé jeudi "plausible" la revendication d'Aqmi. Le ministre a aussi estimé que "l'hypothèse de la panne" de la voiture était "plausible". "Ce qui est certain, c'est que cette voiture s'est arrêtée dans le désert et que c'est à ce moment là que nos compatriotes ont été assassinés par des rafales de balles, quatre balles pour l'une et sept balles pour l'autre", a-t-il expliqué jeudi matin.
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