L'INFO. Le Mali a perdu le contrôle de Kidal, dans le nord du pays. Les rebelles touareg du MNLA, le Mouvement national de libération de l'Azawad, ont annoncé mercredi avoir également pris le contrôle d'autres localités "d'où l'armée a fui, sans combats".
Déjà théâtre d'affrontements sanglants le week-end dernier, Kidal est plus que jamais un défi pour l'Etat malien : dans ce fief du MNLA, il n'a jamais réussi à complètement reprendre pied, malgré l'offensive de l'armée française en 2013.
Un cessez-le-feu demandé. Des combats, d'abord qualifiés "d'opération de sécurisation" par l'armée malienne, ont éclaté mercredi matin. Dans l'après-midi, les rebelles, des "narcotrafiquants et des terroristes d'AQMI", selon le gouvernement, prenaient le dessus sur l'armée. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a demandé mercredi soir "un cessez-le-feu immédiat".
Une source militaire au sein de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a confirmé que "les groupes armés ont pris nettement le dessus sur les forces armées maliennes". Les camps militaires restent "sous contrôle de l'armée malienne", a-t-elle cependant précisé. "La situation est calme ce soir à Kidal. Nous avons pris plusieurs villes d'où l'armée a fui, sans combats", a dit Moussa Ag Assarid, un responsable du MNLA, en citant "Anderamboukane, Ménaka, Aguelhoc, Tessalit, Anefis".
La France envoie du renfort dans le Nord. Ce regain de tension a obligé la France à décaler de "quelques semaines" la réorganisation de son dispositif militaire au Sahel. Il a aussi amené Paris à muscler sa présence dans la région septentrionale du Mali. Une centaine de soldats français ont été envoyés en renfort dans la ville de Gao, au sud de Kidal, a annoncé mercredi l'armée française, qui a déjà envoyé une trentaine de soldats en renfort à Kidal.
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