Il est immigré et ultra-conservateur. Il n’a que 41 ans, mais est déjà l’étoile montante du parti républicain. Marco Rubio, personnalité au profil atypique, a été sélectionné par son parti pour donner la réplique au discours sur l'état de l'Union du président américain Barack Obama, mardi. Un honneur qui confirme la popularité grandissante du jeune sénateur.
"Les immigrés sont des être humains comme nous"
Les espoirs du parti républicain reposent largement aujourd’hui sur les épaules de ce "dur à cuir". Né de parents immigrés cubains, Marco Rubio a été élu au Sénat en 2010, porté par une vague d'ultra-conservatisme.
Des positions qui inquiètent parfois jusqu’à sa propre famille, comme le rapporte le magazine Time, qui consacre sa Une au jeune républicain, cette semaine. "N’oublie pas que les immigrés sont des être humains comme nous", lui aurait rappelé sa mère, sur son répondeur téléphonique, rapporte l’hebdomadaire américain. "S’ils sont venus aux Etats-Unis, c’est pour trouver du travail, comme nous, et améliorer leur vie", aurait-elle ajouté. "Je dois trouver le bon équilibre entre l’humanisme et la réalité", répond le jeune sénateur. "Nous avons des lois sur l’immigration, et elles doivent être respectées. Mais, il est vrai que ma mère me rappelle qu’il y a aussi un facteur humain", ajoute-t-il.
Le rival de Paul Ryan
Paradoxalement, c'est bien Marco Rubio qui a été choisi pour aller défendre la position du parti républicain sur l'immigration. Et les dirigeants du parti veulent croire que ses origines leur permettront de rattraper leur retard au sein de l'électorat hispanique, aujourd'hui largement acquis aux démocrates. Il "est l'un des leaders les plus dynamiques et exemplaires de notre parti. Il porte le flambeau de notre parti pour la liberté, les opportunités et la prospérité d'une manière dont peu sont capables", a vanté John Boehner, le président de la Chambre des représentants.
"J'ai hâte de présenter la vision républicaine et d'expliquer comment nos idées peuvent aider les gens à rapprocher leurs rêves des opportunités pour les réaliser", a indiqué Marco Rubio dans un communiqué. Il avait un temps été considéré pour être le colistier de Mitt Romney à la présidentielle de 2012, mais c'est finalement Paul Ryan, un ultralibéral, qui avait été choisi.
Le "sauveur", c’est lui ?
Dès le lendemain de l'élection, alors que la droite américaine lançait le chantier de sa rénovation, le nom de Marco Rubio a surgi comme un possible sauveur... et candidat à la présidentielle de 2016. Une image qui ne semble pas lui convenir. Comme le montre ce tweet posté par l’intéressé après la publication du Time qui titre en Une : "le sauveur républicain". "Il n’y a qu’un seul sauveur, écrit Marco Rubio, Jesus".
There is only one savior, and it is not me. #Jesus— Marco Rubio (@marcorubio) February 7, 2013
Le discours sur l'état de l'Union, auquel va donc participer Marco Rubio, est un rituel important des présidences américaines, en début de chaque année. L'ensemble des élus se retrouvent dans l'hémicycle de la Chambre des représentants, aux côtés du gouvernement, des juges de la Cour suprême et d'autres dignitaires. Mardi, Barack Obama y présentera ses priorités législatives, parmi lesquelles la réforme de l'immigration et la réduction du déficit budgétaire.