Près de deux ans après, la justice américaine n’a pas oublié la marée noire dans le Golfe du Mexique. Ni son principal responsable, le groupe BP. Le géant pétrolier britannique va prochainement être poursuivi pour sa responsabilité dans l’explosion de sa plateforme Deepwater Horizon, qui avait abouti à la pire catastrophe écologique de l’histoire des Etats-Unis. Les poursuites, engagées par le ministère américain de la Justice, constitueront les premières charges criminelles retenues dans cette affaire.
Selon le Wall Street Journal, qui révèle l’information, l’enquête portera sur le rôle joué par des ingénieurs de BP basés aux Etats-Unis et par au moins un responsable, qui pourraient avoir fourni des informations erronées sur les risques de l'exploration en eaux profondes dans le Golfe. Des charges criminelles pour la fourniture de fausses informations dans des documents fédéraux pourraient être rendues publiques au début de l'an prochain, selon le quotidien financier. En cas de condamnation, les accusés encourent une amende et jusqu'à cinq ans d'emprisonnement.
11 morts et des millions de litres de pétrole
Le Bureau chargé du respect des règles de sécurité et environnementales (BSEE) a déjà publié une liste d'infractions relevées dans les activités de BP au puits Macondo qui a explosé en avril 2010. L'agence américaine qui supervise les forages a affirmé avoir établi que BP n'avait pas mené à bien de test de maintien de pression dans une zone du puits. Et dans quatre parties du puits Macondo, BP a échoué à stopper le forage alors que les conditions de sécurité n'étaient plus réunies, selon l'agence.
L'explosion le 20 avril 2010 de la plateforme Deepwater Horizon, à quelque 80 km au large de La Nouvelle-Orléans, a fait 11 morts et répandu des centaines de millions de litres de brut dans le golfe du Mexique jusqu'à la fermeture du puits quatre mois plus tard seulement. BP fait face à de nombreuses plaintes et a cédé pour 24 milliards de dollars d'actifs depuis un an pour se rapprocher de son objectif de constituer une "cagnotte" de 30 milliards pour payer ses dépenses juridiques liées à la marée noire.