Marée noire : Obama joue gros

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A quelques mois des élections de mi-mandat, il ne peut pas faire d’erreur dans sa gestion de la crise.

"J’en prends ma responsabilité. C’est mon job de faire en sorte que tout soit bouché". Le ton est ferme. Barack Obama ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit de la marée noire.  Alors que le pétrole coule depuis près de six semaines dans le Golfe du Mexique, le président américain clarifie, chaque jour un peu plus, sa position.

Réaffirmer sa position

Cette catastrophe, sûrement l’une des pires jamais connues, est, en fait, une (triste) "occasion pour Barack Obama de réaffirmer sa ligne", explique François Durpaire, spécialiste des Etats-Unis. "Le président américain sort d’une année au cours de laquelle il n’a pas su trancher entre l’aile gauche de son parti et le centre", analyse le spécialiste. Alors, à quelques mois des élections de mi-mandat, le président américain a tout intérêt à affirmer clairement sa position vis-à-vis de son électorat.

Plus qu’un positionnement, c’est une ligne de fond que Barack Obama doit entretenir. Celle de la rupture avec son prédécesseur. Là où George Bush a essuyé un violent échec avec la gestion catastrophique de l’ouragan Katrina, le démocrate se doit de réussir. "Barack Obama faisait partie des démocrates les plus virulents vis-à-vis de la politique de gestion de Gerge Bush,", ajoute François Durpaire.

L’Etat fédéral est là

Le président joue d'autant plus gros dans cette gestion de crise, qu'il a des promesses à tenir. "Cette marée noire est aussi l’occasion pour lui de souligner l’importance de l’Etat fédéral, explique François Durpaire, et donc de redonner un sens à ce pourquoi il a été élu". Un message qui passe, jusque-là, essentiellement par un discours très ferme formulé contre BP, la compagnie pétrolière à l’origine de la catastrophe.

En attendant, le président américain mise tout sur la communication. Le 27 mai dernier encore, il en a fait la démonstration, lors d’une conférence de presse sur la situation dans le Golfe du Mexique. Il n'a pas hésité à mettre en scène ses filles. Il a expliqué que Malia était venue frapper à sa porte un matin, alors qu’il était en train de se raser, pour lui demander : "alors papa, tu l’as rebouché le trou ?"

"A chaque discours, il utilise le même modèle : il commence par une anecdote personnelle, puis il élargit son propos :

"C’est typiquement du Obama", explique François Durpaire. "Mais il est très difficile de savoir aujourd’hui quelles seront les conséquences politiques" de sa gestion de la catastrophe, avoue le spécialiste. Les effets ne se verront donc qu’aux résultats des élections dans six mois.