C’est un dur revers pour le "Professeur". Mario Monti, le président du Conseil sortant, n’a récolté qu’environ 10% des voix lors des législatives italiennes de dimanche-lundi, soit le seuil minimum pour avoir des élus au Parlement. Il a beau se dire "très satisfait" de ce résultat, rappelant que sa coalition du centre n’a vu le jour qu’il y a deux mois, ce score est un véritable "flop" pour Mario Monti, comme le note le quotidien de gauche La Repubblica.
Mario Monti commente les résultats (en italien) :
L'échec de L’homme de l’austérité... Pour expliquer cette déroute, les journaux italiens pointent la politique d’austérité menée par Mario Monti depuis novembre 2011. Pour la Stampa, l’"Italie réelle a exprimé tout son lmalaise" et fait entendre ceux "qui ont vu les nouveaux impôts comme une insupportable vexation". "Il y a eu de la part du gouvernement et des partis une sous-évaluation de l’impact social des politiques d’austérité", décrypte le quotidien. Le Corriere della Sera, journal de centre-droit, voit de son côté dans le succès du trublion Beppe Grillo la "victoire d’une Italie eurosceptique face à la politique de rigueur économique". Quant à l’éditorialiste de La Repubblica, il estime que "ce sont les populismes qui ont prévalu", "la demande de rupture institutionnelle qui s’en est pris à la vieille ‘classe politique’ ou la nouvelle élite technocratique".
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Même son de cloche du côté d'Enrico Letta, le vice-président du parti démocrate italien de Pier Luigi Bersani, qui assure sur Europe 1 que "ce vote doit être absolument compris à Bruxelles, à Berlin, à Paris, pour ce qu'il a donné : une inquiétude et un refus d'une politique d'austérité sans espoir qui est venue de l'Europe ces deux-trois dernières années".
.. Et d'un technocrate devenu candidat. Pendant sa campagne, lancée à la fin de l’année dernière après plusieurs mois de démentis et d’hésitations, Mario Monti a pourtant tenté de se défaire de cette image de chantre de la rigueur. Il a ainsi modifié son programme, promettant des baisses d’impôts. Mais le technocrate devenu candidat n’a pas réussi à s’imposer face à des rivaux qui n’ont pas manqué d’attaquer son bilan.
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Et maintenant ? Mario Monti a fait le vœu d’un "gouvernement qui fera mieux" que le sien, "sans balayer les sacrifices consentis par les Italiens" pour permettre l’assainissement du pays. Après sa sévère déculottée, il a annoncé qu’il allait s’entretenir mardi avec son ministre de l’Économie, Vittorio Grilli, et avec le gouverneur de la Banque centrale italienne, Ignazio Visco.