Le Premier ministre marocain est sorti de sa traditionnelle réserve dimanche en s'en prenant au cercle rapproché du roi Mohamed VI, ouvrant la voie à une possible confrontation ouverte entre le gouvernement islamiste et l'entourage royal.
"Le printemps arabe n'est pas encore terminé", a déclaré Abdelilah Benkirane lors d'un rassemblement du PJD à Rabat, dimanche, dont les propos ont été rapportés par la presse locale lundi. "Il est encore là et pourrait bien revenir", a-t-il ajouté. "Dans ce pays, même la monarchie a besoin de citoyens à la poursuite de réforme. (...) Les rois ne sont pas toujours entourés par les bonnes personnes, ils peuvent en fait être entourés par des ennemis qui seront parmi les premiers à les abandonner."
Dans un communiqué envoyé par courriel à Reuters, Abdelilah Benkirane a affirmé que ses déclarations avaient été "sorties de leur contexte".
Sous la pression du "printemps arabe" qui a renversé le pouvoir en place en Égypte, en Tunisie et en Libye, le Maroc a transféré l'année dernière au Parlement une partie de ses prérogatives tout en conservant ses pouvoirs dans les domaines de la sécurité et des affaires religieuses.