L'indignation nationale a eu raison de la grâce du pédophile espagnol. Dimanche soir, Mohammed VI, le roi du Maroc, a décidé de retirer la grâce au pédophile multirécidiviste dont la récente libération avait entraîné de vives protestations dans le royaume. Lundi, il a annoncé la révocation du patron de l'administration pénitentiaire.
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"Décision à caractère exceptionnel". Le souverain "a décidé de procéder au retrait de la grâce précédemment accordée au dénommé Daniel Galvan Fina", indique le texte publié par l'agence officielle MAP, évoquant une décision "à caractère exceptionnel".
Alors que selon plusieurs médias l'ancien détenu a déjà quitté le Maroc, il est précisé que le ministère de la Justice devra étudier avec Madrid "les suites à donner au retrait de cette grâce". Le Palais Royal a également assuré samedi que le roi n'avait "jamais été informé, de quelque manière que ce soit et à aucun moment, de la gravité des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné".
Le patron de l'administration pénitentiaire révoqué. Lundi, le roi a annoncé la révocation du directeur de l'administration pénitentiaire. "L'enquête a conclu que ladite administration, lorsqu'elle a été sollicitée par le Cabinet Royal, a transmis par inadvertance des informations erronées de la situation pénale de l'intéressé", peut-on lire dans un communiqué.
Le roi d'Espagne n'a pas demandé la grâce. Lundi, la Maison royale d'Espagne a réagi à lap olémique, assurant que le roi d'Espagne n'avait demandé la grâce d'aucun Espagnol emprisonné au Maroc. Le roi Juan Carlos s'est seulement intéressé à "la situation" de ces détenus et demandé que l'un d'eux, malade, puisse purger sa peine en Espagne. Cet homme, condamné pour trafic de hashich, ne fait de toute façon pas partie des 48 prisonniers qui avaient été graciés par Mohammed VI.
Le pédophile condamné à 30 ans de prison. Daniel Galvan Fina, le retraité pédophile espagnol d'origine irakienne, avait été condamné une peine de 30 ans d'emprisonnement pour avoir violé onze enfants âgés de 4 à 15 ans. Mais il n'aura purgé que dix-huit mois de prison : le roi Mohamed VI l'a gracié, comme 47 autres détenus compatriotes, lors de la Fête du Trône, le 30 juillet, une fête nationale qui célèbre l'intronisation du souverain. Pour justifier cette grâce, le ministère de la Justice et des libertés a expliqué qu'elle entrait "dans le cadre des relations stratégiques qui lient les deux pays amis".
Plusieurs blessés dans des émeutes. L'annonce de la grâce royale pour le pédophile espagnol a aussitôt déclenché un tollé dans tout le pays. Vendredi soir, des centaines de personnes ont manifesté dans les rues de Rabat, la capitale, près du Parlement. L'intervention musclée de la police anti-émeute marocaine a fait plusieurs dizaines de blessés. D'autres rassemblements ont eu lieu vendredi à Tanger et Tétouan, dans le nord du pays et samedi à Agadir, dans le sud.