La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné jeudi l'Italie à verser 10 millions d'euros à la chaîne de télévision Centro Europa 7 et à son propriétaire, Francesco Di Stefano, empêchés d'émettre pendant dix ans pour des raisons politico-administratives.
Sans affirmer nommément que le gouvernement Italien a voulu privilégier le groupe Mediaset, propriété de Silvio Berlusconi, alors chef du gouvernement, et opérateur de trois des quatre principales chaînes privées, la Cour estime que la situation a porté atteinte au principe de concurrence.
"Elle s'analyse ainsi en un manquement de l'Etat à son obligation positive de mettre en place un cadre législatif et administratif approprié pour garantir un pluralisme effectif dans les médias", concluent les juges de Strasbourg.
"Une situation dans laquelle une fraction économique ou politique de la société peut obtenir une position dominante à l'égard des médias audiovisuels et exercer ainsi une pression sur les diffuseurs pour finalement restreindre leur liberté éditoriale, porte atteinte au rôle fondamental de la liberté d'expression dans une société démocratique", ajoutent-ils.