Mehdi Nemmouche, l'auteur présumé de la tuerie du musée juif de Bruxelles en mai dernier, a été reconnu par d'anciens otages français retenus en Syrie comme étant l'un de leurs geôliers, a révélé le journal Le Monde sur son site internet. Une information confirmée dans la foulée par Europe 1.
Nemmouche "formellement identifié" par les ex-otages. Les otages ont formellement identifié Mehdi Nemmouche après qu'il a été interpellé en mai à Marseille par la police française, selon les informations d'Europe 1. Lorsque le suspect a été transféré au siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à Levallois-Perret, les ex-otages ont été convoqués. Ils n'ont pas été directement confrontés à Mehdi Nemmouche, mais les enquêteurs leur ont présenté les photos et les vidéos retrouvés sur le portable du suspect où il se vante de ses méfaits. Grâce à ces documents, les ex-otages ont pu l'identifier clairement comme étant l'un des geôliers qui les maltraitaient et les insultaient lors de leur captivité en Syrie. De son côté, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a indiqué que les services de police avaient "transmis à la justice des éléments laissant à penser qu'il aurait pu être le geôlier de nos otages".
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Nemmouche maltraitait et insultait les otages. Le journaliste du Point Nicolas Hénin, l'un des anciens otages, a tenu samedi une conférence de presse dans les locaux du magazine. Au côté de son avocate, il a raconté ses souvenirs à propos de Mehdi Nemmouche à la trentaine de journalistes présents. "Oui, Mehdi Nemmouche m'a maltraité moi-même", a-t-il affirmé. "Il a une personnalité qui est caractérisée par un très grand ego. Il n'était probablement pas parti en Syrie pour se battre pour un quelconque idéal, mais avant tout pour réaliser une sorte de cavalcade meurtrière dont il avait fomenté le dessein".
Le secret levé. Avant les révélations du Monde samedi, cette information concernant Mehdi Nemmouche n'avait pas été divulguée par Europe 1 à la demande des enquêteurs pour préserver la sécurité des autres otages encore détenus en Syrie et des ex-otages libérés aujourd'hui. Sur la même ligne qu'Europe 1, le magazine Le Point a attendu samedi pour publier le témoignage de Nicolas Hénin, dans un article intitulé : "Quand mon geôlier ne chantait pas, il torturait".
Le secret était aussi maintenu pour assurer la bonne avancée de l'enquête des services de renseignement. Mais en attendant que la justice française puisse statuer sur le sort du jeune homme, il faudra d'abord qu'il soit jugé par les tribunaux belges pour la tuerie du musée juif de Bruxelles.