C’est un coup de pression classique. Dans un message adressé directement aux familles des quatre otages français enlevés au Niger il y a deux ans, Aqmi menace de les tuer, si la France envahit le Nord-Mali. Un avertissement, à prendre au sérieux mais qui n’étonne pas Anne Guidicelli, du cabinet Terrorisc, qui évoque une "stratégie classique" de la nébuleuse terroriste.
Les familles sont "plus réceptives"
"S’adresser aux familles est un classique du genre " explique cette spécialiste du terrorisme. "Puisqu’ils n’arrivent pas à obtenir quelque chose de l’Etat et qu’ils savent que les familles seront plus réceptives, on sent de la part d’Aqmi une volonté de faire pression, puisqu’ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent en terme de reprise de contact et d’obtention des contreparties demandées", ajoute Anne Guidicelli. La semaine dernière, Aqmi avait réclamé une rançon de 90 millions d’euros contre la libération des quatre Français.
L’appel de la France à envahir le nord du Mali témoigne du soutien logistique qu’offrirait Paris "à une opération qui serait menée par des forces africaines pour chasser des groupes, dont Aqmi", explique la spécialiste. Une opération que le groupe terroriste souhaite évidemment stopper.
Empêcher une action au nord du Mali
L’antenne locale d’Al-Qaïda fait donc pression sur Paris, au travers des quatre otages, pour l’empêcher de mener toute action dans la zone nord du pays. Pour Anne Guidicelli, le message d’Aqmi est clair : "vous ne pouvez pas mener une action, vous, la France, avec ces partenaires-là, car nous avons vos otages". "La situation est quand même compliquée au niveau régional", rendant les négociations compliquées, conclut la spécialiste.