Le sujet risque de mettre à mal l’entente affichée entre la France et l’Allemagne fin 2011. Nicolas Sarkozy est arrivé lundi en fin de matinée à Berlin où il doit rencontrer la chancelière Angela Merkel, dans une ambiance troublée par les discussions autour de la taxe Tobin, la taxe sur les transactions financières.
Sur le fond, Français et Allemands sont d’accord et en août, ils avaient même émis ensemble l’idée d’une telle taxe. Mais sur la méthode, et notamment le calendrier, les points de vue divergent.
Côté français, Nicolas Sarkozy veut aller vite, échéance électorale oblige : dimanche, le secrétaire d’Etat au Logement, Benoist Apparu, a évoqué un texte qui serait présenté en Conseil des ministres dès le mois de février. La France "n’attendra pas que tous les autres soient d’accord", a asséné dès vendredi Nicolas Sarkozy, dont le projet suscite les vives critiques de la place financière de Paris.
Une grave erreur pour Berlin
Berlin estime de son côté que ce serait une grave erreur et que la taxe devrait entrer en vigueur dans toute l’Europe au même moment. L’Allemagne est cependant prête, dans un premier temps, à accepter que seuls les 17 membres de la zone euro soient concernés.
Le sujet sera donc au menu du déjeuner de travail de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. La chancelière a reçu dimanche le soutien du nouveau chef du gouvernement italien, Mario Monti. Favorable à la taxe Tobin, celui-ci a cependant jugé dimanche "nécessaire que les différents pays n’aillent pas en solitaire dans l’application de cette taxe".
Qui de Nicolas Sarkozy ou d’Angela Merkel acceptera de faire des concessions lundi ? La question devrait être tranchée lors d’une conférence de presse commune des deux dirigeants, qui sera scrutée à la loupe par les marchés financiers.