Français et Allemands se sont consultés mardi pour trouver des solutions à la crise de la zone euro.
Bien que moins fébriles après deux semaines de krach larvé, les marchés s’inquiètent toujours de la dette des pays européens. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se rsont donc rencontrés mardi à l'Elysée, une réunion prévue depuis plusieurs semaines, pour échanger leurs points de vue et tenter au passage de définir une parade. La chancelière allemande est arrivée peu après 16 heures et s'est entretenue plus de deux heures avec le président français, pour ensuite tenir une conférence de presse commune.
Si leur rencontre est scrutée par les médias, notamment économiques, il n’est pas pour autant certain qu’elle aboutisse à d’importantes annonces. Seule certitude, le couple franco-allemand va afficher la détermination d’une Europe unie.
Une rencontre attendue
Les marchés boursiers s’interrogent toujours sur la santé budgétaire des pays européens et s’inquiètent des atermoiements des membres de la zone euro. Les dirigeants européens ont donc décidé d’occuper le terrain médiatique pour montrer qu’ils restent unis et mobilisés.
La rencontre entre la chancelière allemande et le président français répond à cet objectif. "C'est utile de voir ces deux chefs d'Etat ensemble à la manœuvre alors que l'Europe est souvent vue comme une zone de cacophonie", a réagi Bertrand Lamielle, analyste chez BNP Paribas. En attendant les conclusions de cette réunion, les Bourses européennes ont toutes fini lundi dans le vert, le CAC 40 clôturant en hausse de 0,78%.
Les euro-obligations, nouvelle piste…
Après avoir emprunté de l’argent pour la Grèce, gonflé le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et fait intervenir la Banque centrale européenne, les Européens planchent sur un nouveau remède à la crise : les euro-obligations, aussi appelées "eurobond".
Mais cette solution, qui consiste à mettre tous les emprunts dans le même pot, n’est pas du tout du goût des Allemands : ces derniers rechignent à payer les errements des pays européens les plus laxistes alors qu’eux ont multiplié les réformes et les économies ces dernières années.
…dont ne veulent pas parler les Allemands
Bien que défendue par plusieurs responsables européens, la mise en place de ces euro-obligations ne sera donc pas au menu des discussions. "Nous n'évoquerons pas les euro-obligations de notre propre chef car ce n'est pas, selon nous, une voie souhaitable ou praticable", a prévenu lundi la chancellerie allemande.
Pour bien montrer sa détermination, le porte-parole de la chancelière a précisé lundi qu'il ne fallait "rien attendre de spectaculaire" de cette rencontre franco-allemande. La présidence française a confirmé lundi soir que les euro-obligations n'étaient pas à l'ordre du jour, sans donner plus de précisions. Une annonce qui pourrait bien relancer les craintes des marchés.