Angela Merkel a-t-elle cédé aux sirènes de la rhétorique anti-union européenne ? La chancelière allemande a fustigé mardi soir les vacances et les systèmes de retraite des pays d'Europe du Sud, trop généreux à son goût.
"Il faudrait que dans des pays comme la Grèce, l'Espagne, le Portugal on ne parte pas à la retraite plus tôt qu'en Allemagne, que tous fassent un peu les mêmes efforts, c'est important", a déclaré Angela Merkel au cours d'une manifestation de son parti conservateur, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), dans la petite ville de Meschede, dans l'ouest du pays.
"Nous ne pouvons pas avoir une monnaie commune et certains avoir beaucoup de vacances et d'autres très peu, à la longue cela ne va pas", a-t-elle ajouté, selon des propos rapportés par l'agence de presse allemande dpa.
Harmoniser l'âge de la retraite
Des déclarations largement reprises mercredi notamment pour relancer l’idée d’une harmonisation de l'âge de la retraite, mentionnée dans le "pacte pour l'euro". Le porte-parole du gouvernement allemand, Christoph Steegmans, a rappelé que ce texte signé fin mars par les dirigeants européens doit contribuer à renforcer la compétitivité de certains pays pour remédier aux déséquilibres en zone euro.
Ces propos, loin de la réserve habituelle de la chancelière, vont-ils provoquer l’ire des pays visés ? Les premières réactions sont en fait venues de l’opposition allemande.
"Quand on parle de convergence sociale et économique, il faut laisser les clichés et les préjugés au vestiaire", a souligné le chef de file des écologistes au Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit sur le Spiegel Online.