Très proche idéologiquement du président-candidat Sarkozy, Angela Merkel n’a jamais caché quelle était sa préférence pour l’élection présidentielle française. La chancelière allemande a néanmoins équilibré son discours vendredi.
En revanche, Angela Merkel refuse toute renégociation du pacte de stabilité européen, prônée par François Hollande. L’occasion pour elle de réfuter les accusations de monopole allemand sur les discussion européennes.
Peu importe le président, la "confiance" sera de mise
Après avoir affiché une proximité avec le président-candidat puis envisagé de participer à un des ses meetings de campagne, Angela Merkel se veut rassurante en cas de victoire du candidat PS.
Si la chancelière a ses préférences personnelles, elle "travaillera bien et en confiance avec le président français quel qu'il soit", a assuré vendredi le porte-parole de la chancellerie, Steffen Seibert.
UE : l’Allemagne met les points sur les "i"
Faire preuve de neutralité n’empêche pas la chancelière de réaffirmer son point de vue sur le traité européen élaboré pour répondre à la crise de la dette : son pays dément tout dirigisme sur ce dossier. Jeudi le candidat socialiste et favori de la présidentielle en France, François Hollande, avait en effet asséné : "ce n'est pas l'Allemagne qui va décider pour l'ensemble de l'Europe".
"En réponse au reproche selon lequel l'Allemagne déciderait seule en zone euro", la chancellerie allemande a rappelé "que les chefs d'Etat et de gouvernement de 25 Etats ont apposé leur signature au bas du pacte budgétaire". Dans l'Union européenne, seules la Grande-Bretagne et la République tchèque n'ont pas signé ce texte.
Pas de renégociation du pacte européen
Au-delà du débat sur le leadership au sein de l’UE, c’est surtout le pacte de stabilité européen qui préoccupe Angela Merkel. Cette dernière refuse toute renégociation alors que ce texte a déjà nécessité de très longue discussions.
Or, François Hollande, s'il est élu, veut modifier le texte de manière à ce que la croissance et l'emploi y occupent une place. Pour la chancellerie allemande, ce volet croissance est déjà au cœur du texte mais avec une définition bien précise : point de relance par la demande mais plutôt une réforme du marché du travail pour améliorer la compétitivité, sur le modèle de la réforme allemande Hartz IV.