L'info. Les aveux du principal suspect du meurtre de l'opposant russe Boris Nemtsov auraient été arrachés sous la torture. C'est ce qu'a déclaré mercredi un membre du Conseil consultatif pour les droits de l'Homme auprès du Kremlin, après l'avoir vu en prison.
"De nombreuses blessures" sur son corps. "Il y a des raisons de croire que Zaour Dadaïev a avoué sous la torture", a déclaré Andreï Babouchkine, qui a rendu une visite mardi à ce Russe tchétchène dans sa cellule à Moscou, en compagnie d'une journaliste d'un quotidien populaire russe également membre du Conseil consultatif. "Nous ne pouvons pas affirmer qu'il a été torturé (...), mais nous avons découvert de nombreuses blessures sur son corps", a indiqué Andreï Babouchkine, en précisant qu'il s'agissait notamment des "écorchures" de menottes sur les poignets et les jambes, ainsi que des blessures sur les doigts de pied.
Des pratiques courantes en Russie. Âgé d'une trentaine d'années, Zaour Dadaïev, ancien policier des forces spéciales tchétchènes, a affirmé à ses visiteurs avoir passé "deux jours, menotté et avec un sac en tissu sur la tête" après son arrestation la semaine dernière. "On me criait tout le temps: "C'est toi qui as tué Nemtsov?". Je répondais que non", a affirmé Zaour Dadaïev, toujours selon les propos rapportés par Andreï Babouchkine. Zaour Dadaïev a indiqué se trouver avec un ami et ancien collègue au moment de son arrestation en Ingouchie, une république voisine de la Tchétchénie. Les policiers "ont dit que si j'avouais, ils allaient le relâcher". "J'ai accepté en pensant que j'allais ainsi le sauver", a-t-il confié. Les mauvais traitements ou l'usage de la torture sont des pratiques courantes en Russie dans les prisons ou lors des arrestations et des interrogatoires.
Arrêté avec quatre autres suspects, Zaour Dadaïev a été inculpé dimanche du meurtre de l'opposant Boris Nemtsov par un tribunal de Moscou ayant annoncé que sa participation était "confirmée par ses aveux". Ces arrestations sont intervenues un peu plus d'une semaine après le meurtre de l'opposant et ancien vice-Premier ministre Boris Nemtsov, abattu de quatre balles dans le dos au pied du Kremlin le 27 février. Les enquêteurs avaient affirmé dans la foulée n'écarter aucune piste, envisageant tout aussi bien celle des islamistes que celle de nationalistes russes, mécontents des critiques lancées par l'opposant à l'égard du rôle de la Russie dans la crise ukrainienne.
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