Ce sera l’enjeu majeur de son mandat. Enrique Peña Nieto, qui prend ses fonctions de président du Mexique samedi, hérite d’un pays en bonne santé économique, mais miné par la violence liée aux narcotrafiquants. En six ans, la "guerre" contre les narcos a fait 60.000 morts et le taux d’homicides a triplé, passant de 9 à 24 pour 100.000 habitants.
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Le nouveau président mexicain, qui s’est déjà rendu aux États-Unis pour y rencontrer Barack Obama, a promis de poursuivre les efforts engagés par son prédécesseur, Felipe Calderon. "Mais la stratégie doit nécessairement changer", a insisté Enrique Peña Nieto.
Le casse-tête de la marijuana légalisée
Pendant son mandat, Felipe Calderon a fait arrêter 25 des 37 criminels les plus recherchés du Mexique. Enrique Peña Nieto, lui, entend faire baisser le taux d’homicides, qu’il souhaite utiliser comme mesure de son action, note le Washington Post. Sa nouvelle stratégie : "améliorer la coordination entre les autorités chargées de la lutte anti-crime", "augmenter les effectifs de la police fédérale d’au moins 35.000 agents" et "encourager l’activité de renseignement et d’analyse".
La légalisation toute récente de la marijuana à usage récréatif dans les États américains du Colorado et de Washington risque de lui donner du fil à retordre. "Sans aucun doute, cela invite à repenser notre politique et ouvre le débat sur le cap que doit prendre la guerre contre la drogue", a-t-il commenté auprès du magazine Time.
Corruption au sein de la police
Mais le nouveau président doit surtout faire face au problème grandissant de la corruption et de l’infiltration des cartels au sein même de la police mexicaine. Les affaires embarrassantes se multiplient. En août, 14 policiers fédéraux en civil ont par exemple attaqué une voiture diplomatique des États-Unis, à bord de laquelle se trouvaient deux agents américains.
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L’une des premières mesures que devrait prendre Enrique Peña Nieto devrait donc être la suppression du ministère de la Sécurité publique, chargé de la police fédérale, afin de reprendre la main en personne sur la politique de sécurité.