De nouveaux corps retrouvés. Il se croyait guéri, mais ses vieux démons reviennent toujours plus forts. Le Mexique n'en finit plus avec la violence endémique qui le ronge depuis des années, et ce malgré le discours rassurant du président Nieto. Voilà plusieurs semaines que les Mexicains manifestent, dans des affrontements parfois violents avec la police. La cause de la colère ? La disparition fin septembre dernier de 43 étudiants de l'Etat du Guerrero, probablement éliminés sur ordre des autorités et avec la complicité d'un cartel, alors qu'ils défilaient pour revendiquer leurs droits.
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Violence endémique. Cette affaire avait remis la violence au Mexique au centre de l'attention médiatique. Elle pourrait bien avoir une suite, puisque jeudi, onze corps au moins ont été découverts au bord d'une route, à Chilipa, non loin d'Iguala, là où avaient disparu les 43 étudiants en septembre dernier. Gravement brûlés, égorgés pour certains, les cadavres n'ont pas encore été identifiés. Ils pourraient faire partie des corps des étudiants, mais une fusillade avait retenti quelques heures auparavant, accréditant la thèse d'une autre affaire d'assassinat. Un officier de police a indiqué que les corps présentaient des blessures par balle de gros calibre. Les victimes semblaient être âgées d'une vingtaine d'années.
Le président mexicain a proposé jeudi dans la foulée de la découverte des onze corps de dissoudre les polices municipales largement infiltrées par le crime organisé et de les remplacer par des commandements policiers uniques dans les 32 Etats du Mexique, en réponse à la crise créée par la disparition de 43 étudiants.Le nouveau modèle passera de "plus de 1.800 polices municipales faibles, qui peuvent facilement être corrompues par des criminels, à 32 corporations solides de sécurité régionale", a déclaré le président Enrique Peña Nieto, présentant dans un message à la nation une série de réformes constitutionnelles qui seront présentées lundi au Parlement.
Le maire d'Iguala soupçonné. Chilipa se trouve à une quarantaine de kilomètres d'Ayotzinapa, la localité où étudiaient les 43 jeunes élèves-enseignants enlevés le 26 septembre à Iguala après avoir subi une attaque menées par la police de la ville et des membres du cartel des Guerreros Unidos. Les enquêteurs soupçonnent l'ex-maire d'Iguala d'avoir été l'instigateur de cette attaque, qui a également fait six morts.
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Une troisième vague de disparition révélée par France 24. Mercredi, France 24 avait déjà révélé que ses journalistes qui enquêtent sur place soupçonnent une deuxième disparition de masse, survenue le 17 juillet dernier à quelques kilomètres d'Iguala, à Cocula précisément. " Le 17 juillet, en plein jour et sous les yeux de dizaines de personnes, 31 lycéens ont été enlevés à la sortie de leur école sur la place principale de ce village de l'État de Guerrero. Leur ravisseurs sont arrivés armés et cagoulés, ils circulaient dans des voitures de police", peut-on lire sur le site de France 24. "On a jamais su ce qu'ils (les lycéens) sont devenus", raconte Rosa, une mère qui a accepté de témoigner anonymement pour la chaîne française.