L'info. Le cauchemar se poursuit dans le sud du Mexique où les autorités ont annoncé la découverte d'une nouvelle fosse commune clandestine et quatre arrestations supplémentaires dans la région d'Iguala, dans l'Etat du Guerrero, plus d'un mois après la disparition de 43 étudiants. Cette nouvelle fosse a été découverte à Cocula, près d'Iguala, et il semble qu'elle renferme des restes humains, a déclaré lundi à l'AFP un fonctionnaire fédéral. Le président Enrique Peña Nieto a quant à lui annoncé une réunion mardi de ses responsables de la sécurité avec le gouverneur du Guerrero pour tenter de "rétablir l'ordre" dans cette région.
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Le rappel des faits. Auparavant, les autorités avaient déjà découvert 38 corps dans d'autres fosses dans les environs d'Iguala. Les autorités locales avaient d'abord affirmé que les examens réalisés sur 28 d'entre eux avaient établi qu'aucun de ces corps n'était celui d'un des étudiants portés disparus depuis le 26 septembre, avant de faire machine arrière et de demander d'attendre des résultats complets.
Par ailleurs, les autorités ont arrêté lundi quatre personnes supplémentaires, tous quatre membres présumés du cartel criminel des Guerreros Unidos, et dont deux auraient participé directement aux faits qui ont conduit à la disparition des étudiants.
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Ces arrestations portent à 56, dont une quarantaine de policiers, le nombre des personnes détenues dans le cadre de l'affaire des disparus d'Iguala, qui suscite l'indignation au Mexique et dans le monde. Le 26 septembre, alors qu'ils collectaient des fonds à Iguala, les étudiants ont été attaqués par la police locale, appuyée par des membres des Guerreros Unidos. Attaque qui s'est soldée par la mort de six personnes et 43 personnes portées disparues, probablement éliminées par le cartel.
L'enquête. S'adressant aux médias, le procureur général mexicain, Jesus Murillo Karam, a souligné l'importance des arrestations de lundi, indiquant que deux des hommes placés en détention étaient les premiers à avoir avoué une implication dans la "disparition" des étudiants. Les deux autres détenus de lundi seraient des "guetteurs" au service du cartel, selon M. Karam.
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Les autorités détenaient déjà des gens qui avaient avoué leur participation à la capture des étudiants, a rappelé le procureur. "Et nous avions clairement identifié les cerveaux. Aujourd'hui, nous détenons des gens qui ont fait disparaître ces jeunes", a-t-il dit. Selon les enquêteurs, l'intervention contre ces étudiants de l'école normale de Ayotzinapa, connue pour son radicalisme de gauche, aurait été ordonnée par le maire d'Iguala, José Luis Abarca, afin de les empêcher de perturber une cérémonie organisée par son épouse, soupçonnée de faire partie du cartel des Guerreros Unidos. Le maire et son épouse ont pris la fuite deux jours après l'attaque et sont depuis activement recherchés par les autorités.
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Les réactions. La crise politique déclenchée par l'affaire a entraîné la semaine dernière la démission du gouverneur du Guerrero, Angel Aguirre, très critiqué pour son manque de réaction après la disparition des étudiants, et membre du même Parti de la révolution démocratique (gauche) que le maire d'Iguala.
De leur côté, les proches des victimes se sont engagés à poursuivre leur mobilisation, qui s'est parfois accompagnée de vandalisme, pour exiger le retour des disparus.