Cuisiner un steak de bœuf sans avoir à abattre un animal, ce sera bientôt possible. C’est ce que promet un scientifique néerlandais qui prépare le tout premier hamburger fait à partir de cellules souches bovines. Le précieux steak, qui pourrait bouleverser totalement l’élevage et l’alimentation, est encore dans les éprouvettes du laboratoire mais il devrait être prêt en octobre. Le coût de ce hamburger "expérimental" dépasse de loin celui des restaurants gastronomique : 250.000 euros.
Le Dr Mark Post, à la tête du projet, espère d’ailleurs que Heston Blumenthal, un chef britannique très réputé, lui fera l’honneur de cuisiner ce mets de choix, rapporte le journal britannique The Guardian. Mais la recette de ce projet, financé par un riche donateur anonyme, ne met pas vraiment l’eau à la bouche : pour créer ce morceau de viande de toutes pièces, le Dr Post a utilisé des cellules de muscles du squelette de bovins, cultivés dans du sérum fœtal de veau.
Émissions de méthane
L’enjeu est de taille, car cette invention pourrait permettre de réduire le nombre d’animaux de ferme abattus, et ainsi de diminuer les émissions de gaz à effet de serre dues à l’élevage. Les émissions de méthane, un gaz vingt fois plus nocif que le dioxyde de carbone, contribuent en effet au réchauffement climatique à hauteur de 18%.
Et pour répondre à une demande croissante, "la production de viande devrait doubler d’ici 2050", souligne le scientifique néerlandais, médecin et directeur du département de physiologie de l’Université de Maastricht. A l’heure actuelle, l’élevage mobilise déjà "70% de nos terres agricoles".
Des végétariens déjà convaincus ?
Pour l’heure, les tissus déjà produits ont "exactement la même structure que les originaux". Mais cette viande-éprouvette devra à terme "ressembler exactement à celle que nous avons l’habitude de consommer, autrement il sera impossible de convaincre les gens de renoncer à ce qu’ils connaissent", explique le Dr Post.
Il affirme dans le Guardian avoir discuté avec l’association des végétariens néerlandais, dont le président estime que la moitié de ses membres seraient prêts à manger de la viande s’il est garanti que la vie animale a été épargnée. Le scientifique se prend même à rêver de créer des produits issus d’animaux plus exotiques : "nous pourrions fabriquer de la viande de panda, j’en suis sûr", soutient-il. Avis aux amateurs.