L'info. Michael Jackson est mort depuis quatre ans mais les procédures judiciaires continuent. A partir de mardi, un nouveau procès va s'ouvrir à Los Angeles : la mère et les enfants du "roi de la pop" ont en effet attaqué le promoteur de concerts AEG, qu'ils accusent de négligence dans son accompagnement médical. Ce procès promet d'être hors-normes. Europe1.fr vous explique pourquoi.
Parce qu'il y a gros à gagner. 40 milliards de dollars : c'est la somme que réclament Katherine Jackson, 82 ans, la mère du chanteur, ainsi que les enfants de la star. Pour les proches de Michael Jackson, AEG, producteur de la tournée de 50 concerts que devait donner le chanteur, a fait preuve de négligence en embauchant le docteur Conrad Murray. Ce praticien a déjà été condamné en 2011 à quatre ans de prison pour homicide involontaire car il avait traité les insomnies du chanteur avec du propofol, l'anesthésiant qui a provoqué sa mort. Quant à la somme de 40 milliards de dollars, elle correspond selon les plaignants au dédommagement des revenus qu'aurait pu engranger le chanteur s'il était encore vivant. Un montant qualifié d'"absurde" par AEG, pour qui la carrière du chanteur était de toute façon sur le déclin.
Parce que les témoins ne sont pas M. et Mme Tout-le-monde. Au cours de ce procès qui devrait durer deux mois, certains témoins seront sous les feux de la rampe. Le docteur Conrad Murray pourrait ainsi être appelé à la barre, mais il devrait refuser de témoigner, comme la loi l'y autorise. Les yeux devraient aussi être braqués sur les deux enfants aînés de Michael Jackson, Prince, 16 ans, et Paris, bientôt 15 ans, qui ont donné leur version des faits et devraient témoigner devant le jury, souligne le Huffington Post. Prince devrait notamment révéler de nouveaux détails sur les dernières semaines de son père, notamment sur l'avenir de la tournée, sur sa santé et sur ce qu'il attendait du docteur Murray.
Parce que l'ombre des accusations de pédophilie planera. AEG n'entend pas se laisser accuser sans se défendre fermement. Après de longues discussions avec les avocats, la juge Yvette Palazuelos a fini par autoriser le promoteur de concerts à évoquer un épisode douloureux de la vie de Michael Jackson : les poursuites pour pédophilie dont il avait fait l'objet, avant d'être blanchi en 2005. Pour AEG, ces poursuites peuvent expliquer le stress du "roi de la pop" et son état de santé fragile. Comme le note l'avocat Marshall Hennington, interrogé par The Daily Beast, AEG a bien l'intention de "montrer qu'ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour sauver Michael Jackson de lui-même".
Parce qu'il y a des e-mails compromettants. Reste que l'entreprise aura peut-être du mal à convaincre qu'elle n'était pas au courant de l'état précis dans lequel se trouvait Michael Jackson : d'après des e-mails publiés par le Los Angeles Times, le PDG d'AEG était présent le jour où le chanteur a annoncé cette ultime tournée. Juste avant la conférence de presse, Michael Jackson "était enfermé dans sa chambre, ivre et déprimé". "Je tente de le faire dessoûler. Maintenant qu'il est temps de se donner en spectacle, le voilà devenu une épave, paralysé par les émotions et rempli de doutes et de haine pour lui-même", peut-on ainsi lire dans ce message envoyé en mars 2009.
En 2009, Michael Jackson annonçait sa tournée :
Parce que les audiences pourraient être diffusées à la télé. Pour ce procès qui devrait être suivi avec attention dans le monde entier, les chaînes CNN et NBC ont réclamé à la juge l'autorisation de retransmettre les débats en direct, comme lors du procès de Conrad Murray. La mort du chanteur "a bouleversé le monde et suscité un immense intérêt du public, cherchant à comprendre ce qui a pu provoquer sa mort", plaident les deux chaînes, pour qui "sans caméras, les comptes-rendus de seconde main et les opinions vont régner en maître". Pour l'heure, la juge a dit non. Mais les avocats de CNN et NBC ont la ferme intention de revenir à la charge dès mardi.