Le chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a annoncé l'exécution de l'otage français, Michel Germaneau, dans un enregistrement sonore diffusé dimanche soir par la chaîne Al-Jazira. Ce message a été authentifié par la France.
"Nous annonçons avoir exécuté l'otage français dénommé Michel Germaneau samedi 24 juillet pour venger nos six frères tués dans la lâche opération de la France", aux côtés des forces mauritaniennes contre une unité d'Al-Qaïda, a déclaré le chef de l'Aqmi, Abou Moussab AbdelWadoud, dans cet enregistrement.
Un élu et un notable du nord du Mali ont confirmé dans la nuit de dimanche à lundi que Michel Germaneau était mort. "Oui, c'est vrai, après l'échec du raid franco-mauritanien de jeudi, Aqmi a exécuté l'otage français", a déclaré, sous couvert de l'anonymat, un élu de la région malienne de Kidal où était censé être détenu Michel Germaneau. Une information qui a également été confirmée par un notable du nord du Mali, impliqué dans toutes les négociations pour libérer les otages dans cette zone. "C'est sûr, pour se venger de la mort de plusieurs de leurs éléments, ils ont tué l'otage français. Nous venons de l'apprendre par des canaux traditionnels", a-t-il assuré.
La France n'a "pas de confirmation" pour le moment de l'exécution de son ressortissant, a indiqué dimanche l'Elysée, qui "cherche à vérifier" cette information donnée par la chaîne Al-Jazira. Nicolas Sarkozy a décidé de réunir lundi matin un "conseil restreint de défense et de sécurité" sur l'affaire.
Opération ratée
Samedi, un responsable français avait annoncé que des militaires français avaient participé le 22 juillet à un raid dans le désert malien contre un groupe de l'Aqmi, en pensant avoir localisé l'otage. Cette opération s'était soldée par un échec, l'otage n'étant pas présent dans le camp de l'Aqmi attaqué par les commandos français et des unités mauritaniennes. Sept jihadistes avaient été tués au cours de cette attaque, tandis que quatre étaient parvenus à s'enfuir.
Les ravisseurs de Michel Germaneau avaient diffusé le 14 mai une photo où il paraissait très fatigué et un appel à l'aide de l'otage au président français Nicolas Sarkozy.
Ecoutez un extrait :
Le 12 juillet, le chef de l'Etat avait a fait part de sa "brûlante inquiétude". La veille, Aqmi avait publié un message à l'attention de Paris dans lequel il menaçait de tuer le Français sous 15 jours si Paris ne répondait pas à ses demandes.