Il ne manquait que l’accord de la justice. Le tribunal d’application des peines de Mons, en Belgique, a donné jeudi son feu vert à une rencontre entre Michelle Martin, l’ex-femme de Marc Dutroux, et Jean-Denis Lejeune, le père de Julie, l’une des jeunes victimes du pédophile. "Je vous assure que c’est pas une démarche facile mais j’y vais et j’assumerai", écrit Jean-Denis Lejeune sur son profil Facebook.
C’est lui qui pressait Michelle Martin de répondre aux questions qui le hantent depuis la mort de sa fille, il y a 17 ans. L’ex-femme de Marc Dutroux, qui se trouve au couvent des clarisses à Malonne, depuis sa libération conditionnelle en août, lui avait alors proposé, fin septembre, de venir la rencontrer.
"Une décision difficile"
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Mais la libération conditionnelle de Michelle Martin étant assortie d’une obligation de se tenir à distance des proches des victimes, il fallait que la justice donne son accord. C’est désormais chose faite et la rencontre, qui se tiendra sous le contrôle d'un service de médiation entre victimes et auteurs de crimes, en présence d’un médiateur, est donc autorisée.
Jean-Denis Lejeune avait d’abord été "déstabilisé" par cette invitation. "Ce fut une décision difficile. Je continue à considérer Michelle Martin comme la responsable directe de la mort de ma fille", explique-t-il au journal Le Soir. "Je préférais ne pas la rencontrer car j’avais peur de mes réactions", ajoute-t-il, disant aussi craindre d’être manipulé.
"Connaître la vérité"
Le père de Julie a finalement changé d’avis. "Je considère que cette rencontre fait partie du parcours que je suis depuis 17 ans pour connaître la vérité", affirme-t-il, avant d’ajouter : "peut-être Michelle Martin a-t-elle changé. Peut-être subsiste-t-il en elle une parcelle d’humanité qui la conduira à me dire ce qui s’est passé".
Gino Russo, le père de Mélissa, une autre victime de Marc Dutroux et Michelle Martin, se dit au micro d'Europe 1 réservé sur la démarche de Jean-Denis Lejeune. "Si Jean-Denis veut tenter l'expérience, moi je la trouve dangereuse. Personnellement, pour mon équilibre mental, je ne pourrais pas, c'est au-dessus de mes forces, d'aller discuter, dialoguer avec l'une des responsables de la mort de ma fille. C'est inimaginable".