Il s'intitule tout simplement The Obamas. Ce livre signé Jodi Kantor, correspondante du célèbre journal américain The New York Times à Wahington, sorti mardi aux États-Unis, a fait les gros titres de la presse américaine avant même sa parution. La raison ? Il dresse un portrait d'une Michelle Obama omnipotente et décrit ses relations plutôt houleuses avec la garde rapprochée de son mari, le président de la première puissance mondiale.
La First Lady a toujours été aux côtés de Barack Obama. En février 2008, l'aspirant à la Maison-Blanche disait d'elle qu'elle était son "roc", rappelle The Daily Beast. Diplômée de l’université de Princeton et de la prestigieuse Harvard, l'avocate est un appui considérable pour celui qu'elle a épousé en 1992.
"Barack et moi avons construit nos vies sur les mêmes valeurs et voulons les transmettre à la nouvelle génération", avait-elle lancé en 2008, lors de la convention démocrate de Denver, intronisant le candidat Barack Obama à l'élection présidentielle.
Partenaires en amour et dans l'exercice du pouvoir
Dans son ouvrage, Jordi Kantor la dépeint comme l'ombre de Barack Obama, œuvrant en coulisses. Et sans concession. Michelle est toujours la première à dire à Barack Obama lorsqu'un discours est mauvais. Elle aurait ainsi poussé Barack à humaniser davantage ses discours en intégrant des anecdotes personnelles pour se rapprocher des Américains.
"Les filles me battent tout le temps à ces jeux de danse. Donc, vous ne verrez jamais d'images de moi en train d'y jouer parce que je suis trop nul", a ainsi confié en décembre le président des Etats-Unis à propos du jeu Just Dance 3 lors de ses courses de Noël.
Pour forcer le trait d'un homme comme les autres, Michelle n'hésite pas à raconter au magazine américain Glamourqu'il "ronfle et laisse traîner ses chaussettes".
La ténor du barreau de Chicago a également sensibilisé son mari à certaines questions politiques, notamment en matière d'immigration, précise la journaliste du New York Times. Lors du débat sur la réforme de la santé, Michelle aurait ainsi poussé le président à ne pas transiger avec les Républicains sur ce dossier hautement sensible et symbolique. "Ça a été la plus profonde influence de Michelle sur la présidence Obama", écrit Jodi Kantor.
Une différence de point de vue
Ce sont justement ces opinions politiques qui auraient créé des tensions avec des conseillers du président, notamment Rahm Emanuel, l'ancien secrétaire général de la Maison-Blanche et Robert Gibbs, le porte-parole de la présidence.
Michelle Obama défend des "initiatives ambitieuses mais impopulaires comme la réforme de l'assurance-maladie et de l'immigration", écrit Jordi Kantor, alors que les conseillers présidentiels "sont plus inclinés à protéger les sièges du Congrès et les sondages".
"Chaque jour, Obama rencontrait ses conseillers qui insistaient sur les réalités politiques de Washington, l'importance des sondages. Le soir, il retrouvait Michelle, avec qui il parlait de leur responsabilité morale, qui lui rappelait encore et encore qu'ils devaient être bons et justes, ne pas se laisser distraire par les contingences politiques, être courageux", détaille encore la journaliste.
La Maison-blanche dénonce une "exagération"
Face à la polémique suscitée par les bonnes feuilles de The Obamas, la Maison-Blanche a tenté de minimiser ces frictions. "De tels livres ont tendance à exagérer les choses, à les rendre plus sensationnelles qu'elles ne le sont, et je pense que c'est le cas ici", a affirmé lundi le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney. "La vérité est que la Première dame est très concentrée sur les problèmes qui lui sont chers : aider les familles de militaires, combattre l'obésité infantile. Elle le fait extrêmement bien, et c'est ce que le livre dit également", a ajouté Jay Carney lors de son point de presse quotidien.
Quant à l'ancienne garde rapprochée de Barack Obama, elle a également nié tout conflit larvé ou réel avec la First Lady. L'actuel maire de Chicago, Rahm Emanuel qui avait démissionné fin 2010 de son poste de secrétaire général de la Maison-Blanche, a ainsi affirmé au Chicago Sun Times qu'il avait "eu de très bons rapports avec le président et la Première dame".
"Je suis très fier d'avoir travaillé pour le Président et la Première dame", ajoute Rahm Emanuel dont les rapport avec Michelle sont qualifiés de "froids et distants" dans le livre. "Amy (sa femme NDLR) et moi sommes fiers de les appeler des amis".