L'assassin des quatre militaires français aurait eu recours à un pot-de-vin pour obtenir une carte d'identité et ainsi réintégrer l’armée afghane qu'il avait déserté quelques mois plus tôt. Cette information a été dévoilée vendredi par le site d'information américain, McClatchy.
Dans son procès-verbal, Abdul Sabor, l'auteur de cet attentat, raconte comment il s'est arrangé avec l'agent recruteur en avril 2011 : "il m'a dit de lui donner de l'argent, pour qu'il s'occupe (du fait que je n'avais pas de papiers). Je n'avais que 500 afghanis (environ 8 euros). Je les lui ai donnés. Il m'a emmené dans un hôtel proche. Il a préparé les documents. J'ai mis mes empreintes digitales au lieu de celles du chef de village, qui devait confirmer mon identité. On a complété les documents, et ensuite il m'a emmené au centre d'entraînement", explique-t-il lors de son interrogatoire.
Des papiers d'enrôlement
Après avoir servi environ huit mois, Abdul Sabor s'"échappe", selon ses dires, pour aller à Peshawar, dans une zone tribale du nord-ouest du Pakistan, bastion des talibans et cœur du principal sanctuaire d'Al-Qaïda dans le monde, où il reste "quelques temps".
De retour à Kaboul, il paie "800 afghanis" (12 euros) au même militaire, qui lui prépare "à nouveau ses papiers d'enrôlement", selon le procès-verbal. Abdul Sabor est ensuite envoyé au centre d'entraînement de l'armée à Kaboul, puis à Tagab, au coeur de la Kapisa (nord-est), une province sous contrôle français.
Des soldats américains urinant sur des cadavres
Le 20 janvier, Abdul Sabor ouvre le feu sur un groupe de militaires français assurant la formation des troupes afghanes. Ils étaient en train de faire un jogging dans la base de Gwan (en Kapisa), sans armes ni protections. Quatre hommes meurent et quinze sont blessés, dont huit grièvement.
Le meurtrier, dont l'enquête n'a pas encore pu prouver s'il était, ou non, taliban, a justifié son geste lors de ses premiers interrogatoire par le visionnage de la vidéo de soldats américains urinant sur des cadavres afghans.