L’ambiance est euphorique sur le site de la mine chilienne. Mais la tension monte progressivement. Les familles et les équipes de secours attendent avec impatience et appréhension le début des opérations de sauvetage des mineurs bloqués à plus de 600 mètres sous terre depuis deux mois. Elles devraient débuter mercredi à 1 heure du matin (heure française) et durer environ 48 heures, le temps de remonter chacun des 33 mineurs.
Des simulations pour les secours
Des essais réalisés avec la nacelle de secours, à vide, se sont bien passés et confirment que les opérations de secours continuent de progresser un peu plus rapidement que prévu. Une caméra embarquée a été placée sur la nacelle, pendant ces tests, afin de constater d’éventuelles difficultés ou éboulements à son passage.
Les secours se préparent également à l’arrivée des mineurs. Des simulations grandeur nature ont été organisées dans l’hôpital installé spécialement pour les accueillir. Des hélicoptères ont fait des allers-retours, avec de faux blessés à bord, entre le site de la mine, situé au nord du Chili et l’hôpital de Copiapo, pour estimer le temps nécessaire aux transferts.
33, le chiffre symbolique
En cas de mauvais temps, ce seront des ambulances qui assureront les transferts d’éventuels blessés. Lors des simulations, les véhicules ont mis exactement 33 minutes pour faire le voyage. Un chiffre devenu symbolique pour les Chiliens, puisque c’est le nombre de mineurs bloqués sous terre, mais également le nombre de jours qui ont été nécessaires à la foreuse du "plan B" pour atteindre les mineurs et c'est aussi l’âge auquel le Christ est mort…
Sous terre, les mineurs ne cachent pas leur impatience. "Il est anxieux à l'approche du jour de la sortie, comme tous ses camarades. Ils prient beaucoup pour évacuer la tension," a déclaré Alberto Segovia, dont le frère Victor fait partie des mineurs coincés.
Un ordre de sortie très étudié
Mercredi matin, le ministre des Mines, Laurence Goldborne, établira l’ordre de sortie des mineurs. Un document qui restera secret jusqu’au dernier moment. La liste sera établie en fonction de l’état de santé des mineurs. Ce seront d’abord les jeunes en pleine forme qui remonteront. Ils auront pour mission d’observer d’éventuels dysfonctionnements au cours de la remontée afin d’en informer les secours.
Puis viendra le tour des mineurs les plus âgés ou dont l’état de santé nécessite des soins. Enfin, sortiront les mineurs les plus forts psychologiquement. Il se peut que ces derniers passent une journée, voire deux de plus, que les autres dans la mine.
Une remontée périlleuse
La remontée peut s’avérer périlleuse pour les mineurs. Ces derniers ont suivi un programme d’entraînement - course, corde à sauter - afin de se préparer physiquement à rejoindre la surface. Les médecins n’excluent pas des malaises ou des vomissements pendant l’opération Chacun des mineurs sera donc équipé d’un détecteur qui permettra à l’équipe médical de suivre son rythme cardiaque, mais aussi d’un masque à oxygène. Les mineurs recevront également une alimentation très protéinée afin de limiter les risques.
Et si un problème survient dans le tunnel lors de la remontée, les secours utiliseront le "plan C", un tunnel de secours actuellement à 50 mètres du niveau auquel se trouvent les mineurs. Cela reporterait alors les opérations de deux à trois jours.
Et après leur sortie ?
Une sirène et un gyrophare signaleront le retour à l'air libre, de chacun des 33 mineurs bloqués. Ces derniers vont aussi retrouver leur famille. Ils ont d'ores et déjà demandé à la presse "un peu de patience" et "quelques jours" d'intimité familiale avant d'être disponibles pour répondre aux questions.