Misrata compte ses pertes. Depuis six semaines, la cité rebelle est assiégée par les troupes du colonel Kadhafi. Selon un premier bilan, l’hôpital de la ville a répertorié au moins 1.000 morts et 3.000 blessés. Située à 200 km à l’est de Tripoli, Mistrata symbolise le martyr de la résistance au guide libyen. Pilonnée sans relâche, la localité a dénombré au moins 23 morts et 102 blessés pour les seules journées de samedi et dimanche. Un bilan qui s'alourdit malgré l'intervention militaire de l'Otan enclenchée il y a un mois.
Des tireurs d’élite loyalistes sont désormais embusqués dans la ville. Et les rebelles accusent Tripoli d’utiliser des bombes à sous-munitions. Des armes pourtant prohibées par une convention internationale depuis 2010.
Le risque d’un exode anarchique
Témoin de cette intensification des combats, le docteur Andrei Slavuckij participe à la mission de secours de Médecins sans frontières à Misrata. "Le personnel doit décharger prématurément les patients qui ont encore besoin d’une hospitalisation. Ils sont déchargés pour donner la place aux nouveaux arrivants. Ils sont vraiment dans un état lamentable ", a-t-il confié à Europe 1.
La voie maritime a permis aux ONG d’évacuer 99 blessés vers la Tunisie. Deux navettes affrétées par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) relient la ville meurtrie à Benghazi, le fief des insurgés. Parmi les 400 000 habitants encerclés, les blessés et les étrangers sont exfiltrés en priorité. Mais beaucoup de Libyens aspirent à fuir l’enfer de Misrata. Un exode massif et désordonné est redouté par les organisations humanitaires.