Ratko Mladic "n'a rien à voir" avec le massacre de quelque 8.000 musulmans par les forces serbes de Bosnie, à Srebrenica. C'est ce qu'il a assuré à son fils, Darko Mladic, et qui l'a rapporté à la sortie de l'unité de détention du Tribunal serbe pour les crimes de guerre où il venait de s'entretenir avec son père. C'est la première fois depuis son arrestation que l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie fait savoir qu'il ne se considère pas comme responsable du massacre de Srebrenica, qui lui vaut d'être inculpé pour génocide par la justice internationale.
Des excuses
Toujours selon son fils, l'ancien militaire a encore déclaré avoir donné pour ordre "d'évacuer d'abord les blessés, les femmes et les enfants, puis les combattants" à Srebrenica. Il a répété "qu'il n'avait rien à faire avec cela" et ce qui a "pu être fait derrière son dos". D'après sa femme Bosiljka, qui s'exprimait dans le quotidien serbe Vecernje Novosti, l'ancien chef militaire Ratko Mladic s'est excusé auprès de sa famille pour ce qu'il leur a fait vivre.
Ratko Mladic est "fragile"
Son avocat, Me Milos Saljic, a insisté pour sa part sur la fragilité mentale de son client. Il a notamment précisé que Ratko Mladic avait exprimé l'intention de se rendre à pied à la Haye, où siège le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, si on l'empêchait de se rendre sur la tombe de sa fille.
L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie devrait être transféré vers la Haye lundi ou mardi, selon le président du Tribunal par intérim, cité dimanche par l'agence de presse turque Anatolie. Mais l'avocat de Ratko Mladic entend faire appel lundi de la décision du Tribunal serbe pour les crimes de guerre aux termes de laquelle son client est transférable vers la Haye. Un panel de trois juges examinera alors cet appel et disposera d'un délai de trois jours au maximum pour rendre sa décision.
Si l'appel est rejeté, le ministère serbe de la Justice signera l'ordre de transfèrement.
Ratko Mladic est aujourd'hui âgé de 69 ans. Souvent surnommé "le boucher des Balkans" durant les guerres en ex-Yougoslavie, il a été arrêté jeudi matin après seize ans de cavale.