L'enlèvement des moines de Tibéhirine a été commandité par la sécurité militaire algérienne pour "faire un chantage vis-à-vis de la France et jeter un discrédit sur les mouvements islamistes", affirme un ex officier algérien interrogé par le juge antiterroriste Marc Trévidic. "Il s'agissait d'un mouvement axé sur la manipulation et l'infiltration permettant de faire du chantage vis-à-vis de la France et de jeter le discrédit sur les mouvements islamistes", a indiqué l'ancien militaire Abdelkader Tigha, lors de son audition, selon le procès-verbal publié vendredi sur le site Internet de France Inter.
Après plusieurs tentatives d'audition avortées, le juge chargé de l'enquête sur la mort en 1996 en Algérie des sept religieux avait entendu, en novembre à Amsterdam, Abdelkader Tigha qui était officier en poste à Blida, au sud d'Alger, au moment de leur enlèvement. Le militaire avait affirmé dès 2002 au journal Libération, trois ans après son départ d'Algérie, que la Sécurité militaire algérienne avait organisé l'enlèvement.
Les sept moines trappistes ont été enlevés le 26 mars 1996 et séquestrés pendant deux mois avant d’être décapités.