Elle a maintenant ses habitudes. Près de cinq ans après son arrestation, Florence Cassez "s'habitue" à vivre en prison. La jeune femme s'est confié à Damien Gourlet. Journaliste pour Europe 1, il a rencontré la jeune Française au Mexique. Elle lui a raconté ce qu'elle vit au quotidien dans la petite prison où elle est incarcérée auprès de 200 à 300 autres femmes, à Mexico.
"J’étais un animal en cage"
"Les deux premières années, j’étais un animal en cage. Je tournais en rond dans ma cellule, une cellule qui est petite quand on est habitué à être hyper active, comme je l’étais", explique-t-elle. "Le fait d’être enfermée, on en arrive à oublier qu’il y a une vie dehors et qu’il y a du monde dehors", confie la Française.
Florence Cassez occupe la cellule numéro 9 aux barreaux bleus depuis 1.765 jours. Elle y est seule et c’est un privilège dans cette prison. Depuis son arrivée, elle s’y est fait des amies : une Mexicaine, une Vénézuélienne et une Colombienne. Toutes les quatre, elles font du sport. Et sa vie est rythmée par les visites quatre fois par semaine, jours où enfants et papas investissent alors la cour de l’établissement pénitentiaire.
"Aujourd’hui, c’est du conditionnement" :
"On s’habitue à ce que notre univers, notre monde ce soit cette petite prison. Ce n’est pas grand-chose : ma cellule, le couloir central du dortoir, les douches, la petite cuisine où on peut faire un peu de popotes, et puis la salle de visite et un petit endroit dans le jardin. Mon monde depuis cinq ans, c’est ça", décrie-t-elle avant d’ajouter : "Et oui, malheureusement, on s’habitue".
La drogue, les menaces : sa vie de tous les jours
Mais ce que Florence Cassez ne raconte pas, c’est le calvaire qu’elle vit tous les jours. Incarcérée pour enlèvement - le pire crime qui soit au Mexique -, elle a reçu de nombreuses tentatives d’intimidation depuis son incarcération. Quant à la drogue, des trafics sont organisés en plein jour au sein même de la prison, dans la cour, par des détenues tatouées, celles des gangs. Et la nuit, les captives droguées hurlent de manque.
Une vie quotidienne difficile à vivre au jour le jour, mais que Florence Cassez s’efforce de ne pas montrer. La jeune femme est bien dans sa tête et rencontre régulièrement une psychologue. Il s’agit de Djamila, une Française installée à Mexico.
"Je l’ai ramassée à la petite cuiller" :
Florence Cassez est devenue "méfiante", témoigne Djamila, particulièrement à l’encontre du système mexicain. La jeune Française a, par exemple, refusé une prise de sang de peur que l’on ne retrouve des traces de son sang sur une scène de crime par exemple.
Florence Cassez est dans l’attente
Aujourd’hui, "elle attend", explique Djamila. Florence Cassez est supposée passer quasiment 60 ans en prison. Condamnée pour "enlèvement", elle a toujours clamé son innocence. Elle a déposé un recours en cassation. Et à ce sujet, elle se veut prudente et s'attend à tout. Si la décision est négative, il restera un dernier recours : les tribunaux internationaux. Mais ce sera très long. La réponse tombera dans les prochaines semaines.