Ce sont des ONG qui ont révélé sa mort. Arrêté le 28 octobre à Téhéran, le blogueur iranien Sattar Behechti est décédé huit jours plus tard, dans sa cellule du centre de détention de Kahrizak.
Une mort dont les circonstances restent troubles. Amnesty international a aussitôt appelé dans un communiqué l'Iran à ouvrir "immédiatement" une enquête sur ce décès, notamment afin d'établir s'il est mort des suites de tortures.
"Nuit et jour, les menaces"
Quelques jours avant son décès, Sattar Behechti avait écrit ce billet sur Internet, dans lequel il évoque les menaces de mort proférées par les hommes de main du pouvoir :"Hier ils ont menacé de dire à ma mère qu’elle porterait bientôt du noir (de deuil) si je ne la fermais pas. Ils ont dit qu'on fait tout ce qu’on veut. Vous allez la fermer et vous arrêtez de donner des infos sinon on va vous étrangler, dans l’anonymat !".
"Nuit et jour, les menaces par téléphone n’arrêtent pas. En tant qu’Iranien, je dis que je ne peux pas rester silencieux devant tous ces malheurs", ajoutait le blogueur. Quelques jours plus tard Sattar Behechti était arrêté, puis retrouvé mort dans sa cellule.
Des soupçons de torture
"Il y a des craintes que Sattar Beheshti soit mort des suites de tortures infligées dans un centre de détention iranien, après avoir apparemment déposé plainte au sujet de ces tortures, ce qui est tout à fait plausible étant donné le passé de l'Iran concernant les morts en détention", a alerté Ann Harrison, vice-directrice de l'ONG pour le Moyen Orient.
En Iran, pour les Les Moudjahidine du peuple iranien (OMPI), principal groupe de l'opposition iranienne à l'étranger, il n’y a pas de doute, "Sattar Behechti, 35 ans, a été tué sous la torture par les bourreaux du régime".
Plus neutre, le Le Quai d'Orsay a, pour sa part, demandé à Téhéran de faire la lumière sur la mort en détention du blogueur. "Nous sommes profondément choqués d'apprendre la mort en détention du blogueur Sattar Behechti", a déclaré Vincent Floréani, porte-parole adjoint du Quai d'Orsay. "La France exprime sa plus vive inquiétude quant à la dégradation constante de la situation des droits de l'Homme en Iran", a-t-il ajouté.